La formation proposée dotera les bénéficiaires d’un meilleur management des équipes et d’un leadership plus affirmé
C’est au bord du fleuve Niger, dans la quiétude de l’hôtel « Badalodge » à Kalabanbougou que les secrétaires généraux des départements ministériels du Mali suivent depuis hier un « atelier de formation en technique de planification et d’animation en gestion et d’intégrité ». L’ouverture des travaux qui vont s’étaler trois jours était présidée par Mme Diarra Raky Talla, ministre du Travail, de la Fonction publique et de la Réforme de l’État, chargé des institutions. À ses cotés se trouvaient le chargé d’affaires à l’ambassade de France, Emmanuel Farcot, les formateurs Amadou Oumarou Saley, Haut commissaire à la modernisation de l’Etat du Niger et son conseiller français, Thierry Dieuleveux.
La formation est une initiative conjointe du ministère malien chargé de la Réforme de l’Etat et de l’ambassade de France au Mali qui ont sollicité le Haut commissariat nigérien à la modernisation de l’État (rattaché à la Primature). Elle a été réalisée grâce à des appuis financiers de la Coopération française au Mali et techniques de la même coopération au Niger.
L’objectif de l’atelier est de doter les 29 secrétaires généraux en méthodologie, technique et outils de base en matière de management ; d’animation ; de direction des équipes placées sous leurs responsabilités ; de planification des activités des départements ministériels dont ils ont la charge ; d’analyse des forces, faiblesses et risques liés à leurs organisations ; de gestion de l’intégrité et de l’éthique dans le secteur public. Il s’agit en termes plus simples de renforcer les capacités opérationnelles des bénéficiaires de la formation en leadership et management public, en programmation des activités, en gestion du temps ainsi qu’en management et animation des équipes.
Dans son discours d’ouverture, Mme Diarra Raky Talla expliquera que la valorisation et la rationalisation sont des soucis constants du gouvernement du Mali. Elle a rappelé le projet de société du président de la République qui fait de la refondation des administrations publiques un impératif. « La performance du secteur public est fortement tributaire du renforcement de la capacité des personnels qui y travaillent », a souligné le ministre.
Mais malgré les efforts consentis et la volonté politique affichée, des défis à relever demeurent importants. « Le cadre de l’éthique publique est fortement dégradé. L’intégrité, l’excellence, la transparence et la saine compétition sont perdues de vue au moment de l’action », a regretté le ministre chargé de la Fonction publique en indiquant que ces carences ont pour conséquence une rupture entre l’administration et les usagers qu’elle est sensée servir.
Le ministre Diarra Raky Talla a réitéré son attachement à la politique nationale de gestion axée sur le résultat dans le domaine de la promotion des ressources humaines de l’État. Politique nationale dont la mise en œuvre par le département passe nécessairement par l’appropriation des outils y afférents par les secrétaires généraux. Le ministre a conclu que la bonne gouvernance passe nécessairement par une bonne planification des projets et programmes publics.
« Tout le monde n’est pas planificateur de formation. Nous venons aussi de domaines variés. Parmi nous se trouvent également ceux qui en sont à leur première expérience de secrétaire général », a précisé Mamadou Traoré, secrétaire général du ministère des Mines qui a tenu à souligner ainsi la diversité des profils présents et le décalage dans l’expérience accumulée. Il s’est dit convaincu que les outils de mise à niveau pour plus d’efficacité vont corriger ces faiblesses constatées au niveau de la fonction de secrétaire général.
Le choix du Niger comme formateur s’explique, selon les organisateurs, par le fait que ce pays a non seulement bénéficié de l’expérience française en la matière, mais aussi qu’il présente les mêmes caractéristiques organisationnelles que les nôtres et rencontre parfois des difficultés similaires à celles du Mali. « Nous souhaitons que ces similitudes entre les expériences malienne et nigérienne permettront un véritable échange et transfert de compétences entre les intervenants et les secrétaires généraux », a déclaré Emmanuel Farcot.
Rencontré par notre équipe de reportage avant la reprise des travaux, Thierry Dieuleveux a souligné le caractère très pratique des connaissances qui seront communiquées. Le savoir-faire supplémentaire inclura des outils de standards internationaux tels de petits aide-mémoires, des réflexes, des habitudes de travail, des modes de relation avec les collaborateurs. Des choses simples, mais dont qu’il faut s’approprier pour pouvoir changer un peu la façon de travailler, a affirmé le spécialiste français. Lequel évoque les résultats obtenus au Niger où se constate une amélioration progressive dans le pilotage des équipes dans les secrétariats généraux.
C. M. TRAORÉ
source : L’ Essor