Dans sa  parution Nº35 du lundi 02 Février 2015, votre journal faisait un classement entre  les favoris, les secondes chances et les gros outsiders. A un mois et huit jours de la tenue du congrès les choses se précisent peu à peu. Ils sont aujourd’hui quatre à lorgner du côté de Bamako coura, le quartier général de l’ADEMA. Qui sont ces quatre ? Quelles sont leurs chances ?

Ils sont désormais quatre  à nourrir l’ambition de présider aux destinées des militants du Parti de l’Abeille solitaire à savoir Tiémoko Sangaré, Boubacar Bah dit Bill, Abdel Karim Konaté dit Ampé, Moustapha Dicko. Madame Sy Kadiatou Sow, Pr Aly Nouhoum Diallo, Dramane Dembélé, Maitre Abdoulaye Garba Tapo, et Cheickna Seydi Hamadi Diawara ont moins de chance de passer pour mille raisons la moindre n’étant que parmi les 5 certains ne seraient plus dans les structures, d’autres se sont désistés ou ont tout simplement porté leur choix sur un autre candidat.

Parmi le quarté, hormis Ampé tous les autres sont membres fondateurs du parti donc de la vielle garde. Tous les quatre autres sont secrétaires généraux de leurs sections respectives et membres du CE donc forcement délégués au Congres, condition sine qua non pour être élu. Qui sont ces quatre prétendants :

Tiémoko Sangaré : il est le président par intérim de l’ADEMA, professeur    à l’ENI, M. Sangaré vient d’être élu secrétaire Général de la Section de Bougouni, membre fondateur du parti, il fut très jeune  député et président du groupe parlementaire de l’ADEMA-PASJ de 1992 à 1994. Ministre de l’Agriculture puis de l’Environnement sous ATT, M. Sangaré aura deux atouts : il serait le seul candidat de la région de Sikasso, si le soutien se faisait sur la base de l’appartenance régionale, M. Sangaré aurait une longueur d’avance sur ses concurrents. Mais malheureusement aucun indicateur ne prouve qu’il fera carton plein au Kénédougou. Un dernier larron pouvant surgir à tout moment dès lors qu’il est délégué.  Sa seconde chance pourrait aussi venir de sa capacité à faire rallier à sa cause les grands caciques du partis qui pourraient  se dire mieux vaut continuer une œuvre déjà entreprise et corriger les erreurs plutôt que de l’interrompre. Autant confirmer l’intérimaire comme ce fut le cas avec  Dioncounda Traore  au départ de IBK de l’ADEMA,  que de favoriser une « levée de bois vert » dans la ruche.

Moustapha Dicko : Il est le secrétaire aux relations extérieures du Comité Exécutif et secrétaire Général de la section de Douentza, Professeur de littérature russe à l’ENSUP. Tout comme M. Sangaré, Moustapha Dicko est non seulement  membre fondateur de l’ADEMA, mais aussi il fut député président du groupe parlementaire ADEMA  de 2002 à 2007 et membre du Parlement panafricain. Il est en outre signataire de la lettre du 07 Août adressée au général dictateur Moussa Traoré, lui demandant l’ouverture démocratique. Il fut ministre de l’Éducation puis de l’Enseignement supérieur sous Alpha Oumar Konaré et Ibrahim Boubacar Keita. Il est actuellement secrétaire général de la Commission nationale pour les Cultures africaines et la francophonie à la Présidence de la République. Les chances de M. Dicko sont ses soutiens qui se trouvent être les réformateurs qui sont à pieds d’œuvre depuis des mois. Mais si la candidature d’Ampé se concrétisait, ils se partageront les voix des sections de la région de Mopti. Dans le cas échéant Moustapha Dicko pourrait ratisser large à Mopti.

Boubacar Bah dit Bill : Il est vice président du Comité Exécutif et  secrétaire général de la Section V du District de Bamako, éphémère ministre du 1^er Gouvernement d’Alpha Oumar Konaré, M. Bah est un consultant indépendant. Maire de la  commune V et membre fondateur du Parti, Bill, selon ses fans, est le seul capable de sortir l’ADEMA de l’ornière. Il a une grande capacité d’écoute et de mobilisation de ressources humaines et financières. Il en a fait la démonstration quand il était secrétaire aux relations extérieures du CE en mobilisant pour la première fois à l’ADEMA plus d’un million d’euro soit plus de 655 millions de F CFA  pour le parti auprès de l’international Socialiste, martèlent  ses partisans. Il est le tout puissant président de l’Association des Municipalités qui regroupe les 703 maires du Mali. Cette appartenance pourrait-il peser dans la balance pour une élection partisane qui n’est pas nationale ?  Ses chances pourraient peut être venir de la coordination régionale du District de Bamako dont il est membre et de sa capacité à convaincre les indécis qui sont les plus nombreux aujourd’hui à l’ADEMA.

Abdel Karim Konaté : Il n’est pas membre fondateur du parti, mais y  a adhéré très tôt, secrétaire général adjoint du Comité Exécutif, Ampé vient d’être  aussi élu secrétaire général de la section ADEMA de Koro.  M. Konaté fait partie des bailleurs de fonds du Parti et financerait plusieurs activités de la ruche. On se rappelle que des dernières élections législatives, il aurait mobilisé plus de 100  millions de FCFA sur fonds propres pour la campagne qui lui furent sitôt remboursés après la tombée du financement public reçu par l’ADEMA. En plus du soutien de sa Section, il pourrait espérer sur le soutien d’autres sections de la région de Mopti. Il peut  également compter sur des soutiens tant du côté de la jeunesse que de celui du mouvement des femmes et même d’autres sections de l’intérieur comme de l’extérieur. Cependant, selon nos informations Ampé serait membre d’un schéma stratégique qui consisterait pour le pouvoir en place de mettre plusieurs fers au feu à Mopti pour finalement en tirer une candidature à la dernière minute, celle de Ampe qui se contenterait bien d’un poste de  vice-président.

En définitive votre journal continuera à passer au tamis les différentes candidatures avant le congrès. Nous continuerons à scruter le ciel du côté de Bamako coura pour voir qui des quatre aura la légitimité des militants ADEMA. Dans nos futures parutions à défaut de vous dévoiler le futur président de l’ADEMA nous vous présenterons les deux probables finalistes.

Youssouf Sissoko

source :  Inf@sept