Réagissant aux faiblesses du système d’Etat-civil, le gouvernement a lancé depuis 2003 un programme de modernisation et de consolidation du système comportant plusieurs axes comme la constitution d’une base de données unique appelée fichier central de l’Etat civil autour d’un identifiant unique baptisé le Numéro d’identification nationale (NINA).
Afin de concrétiser la constitution d’une base de données de l’Etat-civil et l’octroi d’un Numéro d’identification nationale à chaque Malien, le Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) a été institué par décision du 5 août 2005 en vue de réaliser un fichier d’Etat-civil crédible et fiable. La première phase active du programme a démarré en septembre 2009 et a pris fin en janvier 2011. Malgré de nombreuses anomalies constatées, le Ravec a enregistré des résultats satisfaisants notamment la disponibilité d’une base de données de près de 13,9 millions de citoyens avec attribution du NINA. Longtemps confronté au discrédit dont ont été l’objet les documents d’Etat-civil, déplore le gouverneur du district Hady Traoré, le gouvernement a fait le pari d’une reforme afin de rendre crédibles et fiables les documents officiels délivrés par son administration.
Pour corriger les anomalies survenues, obtenir des énonciations d’Etat-civil et des données biométriques fiables et sincères d’une part et d’autre part intégrer les nouveaux majeurs et les omis dans le fichier électoral biométrique conformément aux engagements du gouvernement et à la demande de la classe politique, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a engagé des opérations d’achèvement du Ravec. Celles-ci se sont déroulées du 1er octobre au 31 décembre 2014, soit 3 mois de travaux intensifs sur le terrain. Ces travaux d’achèvement et de pérennisation du Ravec ont été exécutés avec le soutien technique et financier du PNUD à travers la deuxième composante du Projet d’appui au processus électoral du Mali.
En résumé, cette dernière phase était destinée à collecter les données des omis de la première phase, enregistrer les données biométriques des nouveaux majeurs dans la perspective de leur intégration dans le fichier électoral biométrique en vue des élections communales, régionales et du district de Bamako 2015 et lancer la phase de pérennisation des acquis du Ravec. Des résultats probants ont été obtenus durant cette phase d’achèvement.
Au regard du contexte sécuritaire et des contraintes opérationnelles, des faiblesses et difficultés ont cependant été notées aussi bien lors des activités préparatoires que dans la phase d’exécution des travaux. Tout ceci justifiait la tenue d’un atelier d’évaluation des opérations d’achèvement et de pérennisation des acquis du Ravec dont le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga, a donné le coup d’envoi mardi, au gouvernorat de Bamako. C’était en présence des gouverneurs de région, des préfets et représentants du PAPEM.
Le représentant résident du PNUD au Mali, Jean Luc Stalone, a estimé à cette occasion que les travaux d’achèvement et de pérennisation du Ravec constituent un chantier de grande envergure nécessitant la mobilisation de tous les acteurs. Le PAPEM, grâce au panier commun géré par le PNUD, a contribué, entre autres, à doter le Mali d’un répertoire unique des villages, fractions, quartiers, hameaux, campements et secteurs pour l’ensemble du pays. Il a servi à doter le centre de traitement des données de l’Etat-civil de mobilier de bureau, à participer au financement avec l’OIF de la mission d’actualisation de l’audit du Ravec par la mise à disposition d’experts.
Dans le souci d’une pérennisation efficiente, le ministre Maïga a demandé que des actions et stratégies soient définies pour une meilleure gestion du système d’Etat-civil. Il a invité les participants à s’impliquer personnellement afin de garantir le succès de la mise en oeuvre de la pérennisation.
S. DOUMBIA
source : L Essor