Ils veulent déstabiliser la gouvernance, discréditer les pouvoirs publics et par la même occasion, contraindre le Mali à rester dans le statut quo, sinon à retourner dans le statut quo ante
Dans un article publié vendredi dernier par le journal français l’Express et l’Agence France Presse (AFP), un témoin dit savoir qu’un officiel malien, en l’occurrence, SoumeylouBoubèyeMaiga (SBM), ministre des Forces armées et de la sécurité, au moment des faits, était en contact avec un des présumés auteurs de l’assassinat de deux journalistes français. Il s’agit de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Nos deux confrères avaient été enlevés et exécutés à Kidal, il y’a cinq ans par un Commando, dirigé par Baye Ag Bakabo.
Ce mystérieux témoin laisse entendre que l’information lui a été confirmée par un ancien élément de l’armée française. Ce dernier aurait dévoilé au témoin en question qu’une conversation aurait été interceptée par les Américains entre SBM et Baye Ag Bakabo.
D’abord, l’Express et l’AFP n’ont pas procédé au nécessaire recoupement, avant de balancer leur scoop. Visiblement, ils voulaient faire mal à SBM, actuellement chef du gouvernement malien. Heureusement que RFI, plus professionnel, qui a repris l’info, a tenu à entendre la version du Premier ministre. Celui-ci trouve les accusations grotesques et farfelues.
En novembre 2013, après la brillante élection d’IBK, avec ses positions affichées sur la question du nord, on n’a orchestré une mise en scène pour tenter d’affaiblir le président Ibrahim Boubacar Keïta dans les négociations, à travers l’affaire Tomi. Un montage tout aussi grotesque, qui a accouché d’une grosse souris. IBK est déclaré non coupable, blanc comme lait de vache pour reprendre l’autre.
En novembre 2018, au moment où le pays tente d’avancer, de sortir de la crise post-électorale, de mettre en œuvre le DDR, dans le cadre de l’accord issu du processus d’Alger, voilà qu’on sort un gros machin pour essayer de distraire le PM.
Ce sont les ennemis du Mali qui sont à la manœuvre. Ils veulent déstabiliser la gouvernance, discréditer les pouvoirs publics, et par la même occasion, contraindre le Mali à rester dans le statut quo, sinon à retourner dans le statut quo ante.
SBM, que l’on aime ou pas, il faut reconnaître au moins, qu’il est intelligent. Ancien patron des renseignements maliens, sachant bien ce que les Français et les Américains ont comme moyens d’espionnage, Soumeylou Boubèye Maiga, ne prendrait point le risque de communiquer avec un tel personnage. Même si, c’est le cas, pour une raison bien déterminée, il ne dirait jamais au cours de la conversation, des choses compromettantes pour lui. Encore que cette conversation reste à confirmer, parce qu’elle a été mise au conditionnel par les auteurs de l’accusation.
De plus, quel intérêt Boubèye pourrait avoir dans l’exécution des journalistes français? Aucun, sans nul doute.
C’est donc une tentative de déstabilisation.
Au Mali, les supporters de Soumaila Cissé applaudissent sur les réseaux sociaux. Certains, sans vergogne, ont crié SBM en prison. D’autres sans comprendre le texte, lu à l’envers, soutiennent que ce sont les américains qui l’accusent. Quelle méchanceté ?
De la même manière que l’honneur d’IBK a été sauvé dans l’affaire Tomi, celui du Premier ministre le sera également, parce que les accusations ne tiennent pas. Elles sont farfelues et grotesques.
En attendant, le Premier ministre doit poursuivre tranquillement son agenda.
La Rédaction
Source: Le 22 Septembre