La coordination des mouvements séparatistes (MNLA, HCUA et MAA-dissident) a récemment exprimé sa disponibilité à trouver des compromis avec le gouvernement malien. C’est en tout cas, ce qui se murmure dans certains milieux diplomatiques. Visiblement, les partenaires impliqués dans les pourparlers inter-Maliens d’Alger seraient mécontents de la tournure de ces discussions devenues interminables. Et ce, alors que la reprise des travaux de ce qui pourrait être considéré comme le 5e round est prévue dans la première quinzaine du mois de janvier.
Au moins, c’est ce qu’on laisse entendre officiellement. La phase prochaine des pourparlers inter-Maliens d’Alger est annoncée dans quelques jours. On parle du début du mois prochain. Une trêve selon toute vraisemblable observée en raison des fêtes de fin d’année.
Cependant, selon nos sources, bien qu’annoncée comme imminente, la reprise des travaux est conditionnée à l’attitude des groupes armés séparatistes. En effet, les partenaires exerceraient des pressions sur ces derniers afin qu’ils ne fassent venir que les véritables ténors qui tirent les ficelles à distance. Ils ne veulent plus de » seconds couteaux » qui ne peuvent prendre aucun engagement.
En fait, comme l’ont remarqué plusieurs observateurs, depuis le début des pourparlers, des avancées n’ont pu être obtenues qu’avec la présence des leaders de ces mouvements. En témoignent la feuille de route et l’accord de cessation des hostilités signés à l’issue de la phase initiale des pourparlers en juillet dernier.
Des sources précisent qu’au cas où ceux-ci n’enverraient que des émissaires, il est fort probable que ces discussions soient reportées. Visiblement, les partenaires ne seraient plus disposés à discuter avec des éléments qui ne peuvent prendre aucune décision et ne serviraient qu’à des faire-valoir pour les véritables décideurs. Cependant, on peut quand même garder de bons espoirs, car les groupes armés séparatistes ont récemment exprimé leur volonté de parvenir à des compromis. Ce qui laisse entendre que ce sont les leaders qui y prendront part et que des étapes significatives vers un accord de paix global et définitif, pourront être franchies.
Il faut préciser que comme à la fin du 3e round en octobre dernier, la médiation a remis aux participants un autre projet d’accord de paix à l’issue des travaux du 4e round en novembre passé. Un document déjà contesté par certains milieux qui craignent que des privilèges supplémentaires ne soient accordés aux séparatistes pour entériner leurs velléités sécessionnistes. Ainsi, même s’ils se disent prêts à de » nombreuses concessions » pour obtenir un accord de paix satisfaisant pour les populations du nord, les groupes armés séparatistes n’auraient toujours pas renoncé à l’indépendance. Ils sont même allés plus loin en se disant prêts à opérer tous les efforts nécessaires » pour arriver à une paix juste et équitable « .Reste maintenant à savoir si le décès de l’Aménokal de Kidal, Attaher Ag Intallah, n’influera pas sur le déroulement des pourparlers. Surtout que peu de temps avant sa disparition, il avait déclaré au chef de la MINUSMA que » la meilleure manière de garantir une paix définitive, c’est la division du pays « .
Massiré DIOP