Accueil triomphale du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta de retour de Paris, de l’Aéroport International de Bamako à Sébénikoro, pour une fois, les partis de la majorité présidentielle n’auront certainement pas à se faire remonter les bretelles par le mentor IBK. Lui qui ne s’était jamais privé du plaisir de les coiffer aux poteaux à l’occasion des grands évènements.
En plus de la convention des partis de la majorité (CMP), ils étaient nombreux, Réseau Alternative pour un Mali débout, de CAFO, CNJ et autres inconditionnels du Président IBK à sonner la mobilisation générale pour donner lieu au déferlement humain qu’a été celui du dimanche dernier. De quoi donner une immense satisfaction à double détente à celui qui aime tant se faire adouber entre bains de foule et louanges aux sons mandingues. Des honneurs à lui concédés à Paris, à la marée humaine qui fut celle de son accueil, le Président IBK aura sans nul doute eu en cinq jours (du 21 au 25 octobre) tout ce qu’il cherchait durant son quinquennat : honneur, respect gloire et satisfaction ! Faut-il dès lors craindre pour les trois années qui lui restent à Koulouba ? Tout dépend en fait du comment va-t-il s’y prendre pour gérer la suite de ces évènement tonifiants. En effet, redorer son blason auprès de la France… en France, faire un pied de nez à l’opposition, jouir du respect et de la considération du maître néo-colonialiste, et donner une forte image de lui aux Maliens, tout cela beau, et même très beau, mais réussir à rester dans une telle posture, voilà désormais tout le challenge pour IBK et son gouvernement. Pour cela, il va falloir qu’il n’y ait pas de dessous scabreux derrière la visite d’Etat qu’il vient d’effectuer en France susceptibles de faire revenir le Mali dans la case du départ. Il lui faudra aussi se départir de l’image du tigre sur papier ou devant la crachoir, toujours prêt à rugir, à se dire « impitoyable » sur tel ou tel sujet, sans faire peur à une mouche, à fortiori aux délinquants financiers et tout cette camarilla de crapules gravitant autour de son régime. En un mot, IBK doit vite redevenir cet homme de poigne qui n’a qu’un mot, et qui n’hésite pas à sanctionner quand il le faut. Des qualités, somme tout, pour lesquelles il fut investi de la confiance des Maliens, il y a deux ans. Ses amis de la majorité doivent être présente ses côtés, et très engagés, comme ils étaient le dimanche dernier !
Mahamadou TRAORE, Allias Mussolini
Source : L’ANNONCE