Un accord de pacte social a été signé le vendredi dernier entre le gouvernement et des organisations syndicales. L’objectif de cet accord est de « faciliter l’instauration et la consolidation d’un climat social apaisé propice à l’émergence économique ». Le document a été élaboré par un comité d’experts avec l’implication des partenaires sociaux.
La cérémonie était placée sous la présidence du Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, Elle a enregistré la présence du Premier ministre, du Président du Conseil national de Transition et d’autres Présidents d’institutions, des membres du Gouvernement ainsi que de l’ensemble des syndicats travailleurs.
Le pacte est structuré autour de deux axes que sont le dialogue social et la liberté syndicale. Il comporte 7 chapitres et sera mis en œuvre sur la base des recommandations de la conférence sociale tenue du 17 au 22 octobre 2022. Les 3 premiers chapitres traitent du fondement juridique du pacte, de ses objectifs et des attentes des parties signataires (gouvernement, employeur et travailleur). Les quatre autres abordent les engagements commun et spécifique de chaque partie, sa mise en œuvre, le suivi évaluation, entre autres. Le pacte comprend en tout 60 domaines d’engagement, et 125 activités programmées sur 5 ans.
Une vingtaine de syndicats et de centrales syndicales ont signé le document. Parmi eux, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali CSTM, l’Union des travailleurs du Mali UNTM. Le syndicat de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique, et ceux de la magistrature SAM, et Sylima ont aussi apposé leur signature. Les acteurs sociaux ont promis de privilégier le règlement pacifique des conflits sur les lieux de travail et d’intégrer les questions relatives à la performance de leurs entreprises.
Selon Choguel Maïga, Premier ministre, la signature du Pacte social de stabilité et de croissance est l’aboutissement de la volonté commune des autorités maliennes de la Transition et des partenaires sociaux en vue de parvenir à l’instauration d’un climat social serein.
Le Chef du Gouvernement a, ensuite saisi cette heureuse occasion pour rappeler tous les efforts de l’équipe gouvernementale, depuis juin 2021, pour l’atteinte de ces objectifs, qui avaient d’ailleurs abouti à une trêve sociale. Loin d’être une fin en soi, la signature de ce Pacte, selon Dr Choguel Kokalla MAIGA, n’est qu’un début. D’où son insistance sur l’instruction du Président de la Transition, en juin 2021, qui demandait l’instauration d’une gouvernance vertueuse.
Le Premier ministre n’a, par ailleurs pas manqué de souligner que ce Pacte social de stabilité et de croissance vise surtout la consolidation de l’État de droit et l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. A l’évidence, cette signature constitue un pas de géant dans le processus de refondation de l’Etat.
Saluant cette initiative prometteuse d’un climat social apaisé et d’une croissance économique durable, le Président de la Transition a exhorté toutes les parties prenantes au respect de l’ensemble de leurs engagements.
À ce titre, il a rappelé les nombreux défis auxquels le Mali était confronté depuis 2012, notamment la crise sécuritaire, la pandémie de Covid-19, le conflit russo-ukrainien. Des crises qui ont lourdement affecté le monde du travail et de l’économie au Mali. C’est pourquoi, le Chef de l’État a salué le Gouvernement de Transition pour tous les efforts du Gouvernement quant à l’apaisement du climat social et de la croissance économique. Selon ses explications, “sans un climat social apaisé, il est difficile d’instaurer une véritable sécurité dans la mesures où les grèves affectent gravement les opérations militaires sur le terrain”.
En outre le Colonel Assimi GOITA a salué l’esprit patriotique de l’ensemble des partenaires sociaux pour l’atteinte de cet objectif crucial pour l’avenir de la nation malienne. Il a remercié l’ensemble des syndicats des différentes corporations de travail pour leur sens élevé du devoir et qui ont accepté de renoncer à certaines exigences pour la défense des intérêts supérieurs de la Nation.
Les partenaires sociaux, à leur tour, ont salué la signature de ce Pacte social de stabilité et de croissance tout en estimant qu’il est porteur d’espoir, tant pour les travailleurs du Mali que pour le Patronat et les autorités de la Transition.
M Sanogo
L’Aube