Trois ans après la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, issu du Processus d’Alger, le Ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Mohamed El Moctar revient sur ses acquis et ses perspectives
Monsieur le Ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, pourquoi un Accord pour la Paix au Mali ?
Comme tous les grands pays, le Mali a connu au cours de son histoire millénaire, des temps de gloire, mais aussi des moments d’interrogation sur son devenir. Sur les moments d’incertitudes, le Peuple du Mali a su se relever, toutes les fois qu’il a trébuché, grâce à son génie, à ses valeurs fondées, entre autres, sur la tolérance, le pardon, le respect de l’autre et le respect de sa diversité. C’est la raison pour laquelle, pour parvenir à la solution de la crise multidimensionnelle qui a ébranlé les fondements de la République et impacté considérablement le tissu social, les enfants du Mali se sont retrouvés, grâce à l’accompagnement des pays amis, des organisations sous régionales et internationales, pour signer le 15 Mai 2015 à Bamako, l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issue du processus d’Alger, document paraphé le 20 Juin 2015
Cela fait donc 3 ans qu’il est en œuvre. A ce titre quel bilan pourrait-on dresser ?
Nous célébrons, c’est vrai, ces moments du troisième anniversaire d’un grand évènement historique, qui doit être pour chacun de nous, un temps d’espérance et d’engagement collectif, pour assurer la mise en œuvre de l’Accord, qui est et demeure un socle de la cohésion sociale et de la stabilité au Mali. Il ne s’agit pas de dresser, aujourd’hui, un bilan chiffré des actions réalisées jusqu’ici dans sa mise en œuvre. C’est une entreprise à la construction de laquelle, chaque Malien, chaque Malienne doit apporter, constamment, sa pierre. Nous réussirons, car nous sommes un grand peuple, épris de paix et de générosité.
Néanmoins et concrètement, comment allons-nous ramener la paix définitive au Mali ?
La paix et la stabilité ne seront possibles, qu’avec l’instauration d’une véritable réconciliation des cœurs et des esprits. Pour concrétiser cela, la Conférence d’Entente Nationale a prescrit des recommandations fortes, au nombre desquelles une Loi d’entente nationale. Sous la conduite de Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita, le gouvernement vient d’élaborer le projet de loi d’entente nationale qui sera soumis, sous peu, à l’Assemblée Nationale. Son adoption constitue un pan important pour la consolidation de l’unité nationale.
Quel avenir pour cet accord pour la paix, 3 ans après ?
L’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale doit être entretenu, soigné par chacun de nous. Il nous faut encore nous l’approprier, le disséminer à tous les niveaux. Il doit être enseigné dans nos écoles et dans tous les centres d’éducation, afin que la jeunesse en fasse un outil pour la pérennisation de la Nation. Le Mali, grâce à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale doit renaitre, pour être un exemple de réussite pour tous les pays qui ont été secoués ces dernières années par des crises. Il sera le Mali de nos rêves, grâce à l’unité retrouvée de tous ses fils et filles. La consolidation de l’unité nationale sera une œuvre collective. Je profite de l’occasion pour remercier les pays amis, les organisations internationales qui nous accompagnent pour assurer le développement économique, social et culturel de notre pays et pour la préservation de la paix sociale. Je souhaite, au nom du gouvernement, que cette action de solidarité agissante se poursuive.
Monsieur le Ministre, au terme de cet entretien, avez-vous un message particulier à adresser à nos lecteurs ?
c’est l’occasion pour moi de remercier et de féliciter, au nom du gouvernement, l’ensemble des composantes de la Nation malienne pour leur adhésion pleine et entière au processus de paix, concrétisé depuis le 15 Mai et 20 Juin 2015. Dans les jours à venir, le peuple malien prendra, de nouveau, date avec l’histoire à travers l’organisation de l’élection présidentielle du 29 Juillet 2018. Comme il a su bien le faire, chaque fois qu’il s’agit de sauvegarder son unité nationale, héritage commun légué par nos ancêtres, il réussira à relever ce grand défi par la réussite du scrutin présidentiel, dans la paix et la concorde. Nous prions Dieu, le Miséricordieux, de veiller sur le Mali, la terre de nos ancêtres. Bon anniversaire à tous et à chacun.
Source : CCOM. Du Ministère de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale
Le 22 Septembre