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Abrogation de la commission nationale de lutte contre les armes légères : Des organisations de la société civile expriment leur regret

A la faveur d’une conférence de presse animée, le jeudi 12 août 2021 au Secrétariat permanent de la lutte contre la prolifération des armes légères et petit calibre au Mali, certains membres des organisations de la société civile demandent le rétablissement de la Commission nationale de lutte contre les armes légères et de petit calibre dont le décret de création a été abrogé par le décret N° 0486 du 2 août 2021. La conférence était co-animée par la présidente de la CONACIPAL (Coalition nationale de la société civile pour la paix et la lutte contre la prolifération des armes légères), Dr. Mariam Maïga, le président de Rasalao (Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de l’Ouest), Amadou Maïga et la présidente de l’AFIP (Association des femmes pour les initiatives de paix).

Depuis l’avènement de la crise multidimensionnelle en 2012, le Mali est devenu une plaque tournante des trafics de tout genre, surtout dans sa partie septentrionale. C’est pourquoi, nous assistons à la prolifération des armes légères et de petit calibre dans notre pays. Selon la présidente de la CONACIPAL (Coalition nationale de la société civile pour la paix et la lutte contre la prolifération des armes légères), Dr. Mariam Maïga, la structure chargée de la prolifération des armes légères est actuellement confrontée à un problème d’ancrage institutionnel. « Avec la porosité des frontières, les armes circulent partout au Mali particulièrement dans les régions du Nord. Les armes sont vendues au marché comme des petits pains ici sans contrôle. Il n’existe pas de mécanisme de contrôle qui permette de développer des stratégies pour le suivi de cette prolifération des armes », a-t-elle déclaré.  Pour Amadou Maïga, président de Rasalao (Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de l’Ouest), le Mali est l’un des premiers pays a ratifié la Convention de la CEDEAO sur la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre. Selon lui, cette convention stipule que la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères doit siéger au niveau des plus hautes instances du pays, soit au niveau de la présidence de la République ou  au niveau de la primature. « Depuis la création de cette commission au Mali, elle était logée au niveau de la présidence de la République, mais la surprise fut le déménagement de cette commission au niveau du département de la sécurité en 2017. Au début de la transition, nous avons constaté que le décret qui avait amené la commission au département de la sécurité a été abrogé par le décret N° 0352 fixant les attributions, la composition, l’organisation, les modalités  de fonctionnement de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre. L’autre jour, un autre décret N° 0486 du 2 août 2021 portant l’abrogation du décret 2021, N° 0331 PTRM du 14 mai 2021 portant création de la commission nationale de lutte  contre la prolifération des armes légères et de petit calibre. Alors, si ce décret est abrogé cela veut dire qu’il n’y a plus de commission», a-t-il expliqué.  De son côté, la présidente de l’AFIP (Association des femmes pour les initiatives de paix), Fatoumata Maïga, a indiqué que le président de la transition a été mal conseillé pour  abroger une telle commission qui a été portée par le Mali depuis très longtemps et qui a suscité l’intérêt de l’Afrique et même du monde sur la problématique des armes légères. « Cela signifie que le Mali veut même sortir de la CEDEAO. Nous avons déjà été accusés d’être les maillons faibles de la situation sécuritaire de l’Afrique de l’Ouest», a-t-elle conclu.

Moussa Dagnoko

Source: Le Républicain

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