Les membres de la révolution malienne ont organisé une conférence de presse le mardi 29 mai 2018 au palais de la culture Amadou Hampate Ba. L’objectif était d’élucider l’opinion nationale et internationale sur les soi-disant fraudes électorales décriées par l’opposition depuis quelques semaines. La conférence était animée par Abdoul Niang, animateur à la radio Dambé.
D’entrée de jeu, le conférencier dira que dans sa paranoïa, l’opposition égrena les motifs de son inquiétude ; plus d’un million de cartes NINA seraient dans la nature ; les morts et les fœtus voteraient, faute d’un fichier électoral fiable ; des bureaux de vote fictifs et des bourrages d’urnes en préparation.
Et d’ajouter que pour renforcer la confiance des acteurs au processus électoral, le gouvernement du Mali a pris l’initiative de faire auditer le fichier électoral par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). « Ainsi, un comité national d’audit du fichier électoral présidé par Dajié Sogoba, premier vice-président de la Ceni ; des partis politiques de la majorité, de l’opposition et entre autres. Après quatre jours d’analyses et d’investigations, les experts sont parvenus à cette conclusion sans équivoque : sur la base des résultats des analyses et des investigations auxquels sont parvenus les experts, le comité d’audit conclut que le fichier électoral du Mali, contenant 8.000.462 électeurs répartis dans 23.041 bureaux de vote. Ce qui est marrant, jusqu’à nos jours, aucune objection de l’opposition ».
Selon lui, malgré tous ces efforts, l‘opposition n’est pas satisfaite, elle demande enfin qu’un mandat de certification soit adopté par le Conseil de Sécurité de l’ONU pour permettre à la Minusma de proclamer le vainqueur en violation de notre souveraineté et de la constitution de 1992. Elle entende descendre dans la rue le 2 juin prochain pour exiger une élection transparente.
Pour le conférencier, l’opposition veut semer du désordre car, on se rappelle lors de l’investiture du candidat Soumaila Cissé, le 12 mai dernier au stade du 26 mars, l’activiste Ras Bath avait évoqué l’effusion de sang en cas de tricherie. Donc, une crise postélectorale dans un pays confronté aux irrédentistes et à des hordes terroristes depuis 2012.
Pour terminer, Abdoul Niang a invité donc le gouvernement à poursuivre dans le dialogue avec tous les acteurs l’organisation de l’élection et rappelle aux membres de l’opposition les principes de la démocratie et les valeurs de la République.
Il appelle la jeunesse à la retenue, à la sagesse et au sens civique, ainsi que les autorités coutumières et religieuses à jouer leur rôle de régulateur et d’apaisement. La vérité triomphera, a-t-il conclu.
Gaoussou Kanté