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A l’image des Maliens !

Belle image de décrispation ! Amadou Toumani Touré a regagné sa terre natale. L’ex-président malien, exilé depuis plus de 5 ans, au Sénégal, a retrouvé les siens. ATT, comme aiment l’appeler affectueusement les Maliens, a été accueilli avec tous les honneurs dues à son rang d’ancien chef de d’Etat par l’actuel président Ibrahim Boubakar Kéita (IBK). Les deux hommes se connaissent, certes très bien. IBK était le chef du Parlement malien pendant que ATT, terminant son dernier mandat présidait aux destinées de son pays. C’est à quelques mois de la fin de ce mandat que des homologues militaires vont nourrir l’appétit et le déchoir de la présidence alors qu’il avait annoncé déjà son départ du pouvoir. Depuis, l’ancien général, le ‘’Héro’’ du 26 mars 1991 – date à laquelle il a mis fin à la longue dictature de Moussa Traoré – est demeuré à Dakar au Sénégal. Il était poursuivi par la junte militaire de Aya Sanogo (lui-même renversé du pouvoir), pour ‘’Haute trahison’’.

Mais, c’est un ATT confiant, au bras d’un IBK rassurant, qui a regagné son Mali natal. Une belle leçon de décrispation et de décrispation dont l’image a fait le tour du monde.

Pour que ce retour soit, il aura fallu deux volontés. Celle, d’abord de l’actuel pouvoir malien, qui aura, sans doute, muri l’idée. Coup de communication pour rehausser sa côte quelque peu en baisse à mi-mandat ? Ou simple désir de réconcilier les Maliens avec eux-mêmes ? Dans tous les cas de figures, tout est à l’honneur de IBK, qui a réussi ce coup de poker.

De l’autre côté, il aura fallu que ATT soit mu par la volonté d’en finir avec les humiliations qui l’ont conduit en exil, la haute trahison dont on l’accuse. Courageusement, il a accepté de jouer sa partition pour que cette décrispation soit, et elle la sera avec son retour salué par tout le monde entier. Beau cadeau de Noël pour le Mali, qui va rentrer dans une nouvelle année avec une nouvelle ère. Celle de IBK et de ATT, la main dans la main, regardant dans le même sens, pour le bien de leur patrie.

En Côte d’Ivoire, le scénario est presque le même, qu’on aurait souhaité qu’il se passe comme au Mali. Il y a 6 ans, la crise post-électorale a entrainé à l’extérieur du pays, un flot de réfugiés et d’exilés. L’ancien président, Laurent Gbagbo est transféré, lui, à la Haye, au Pays Bas, où il comparait devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’Humanité. Son épouse, Simone Gbagbo, est condamnée pour 20 ans de prison pour attentat à la sûreté de l’Etat. Avec elle, bien d’autres présumés coupables croupissant encore dans des lieux de détention. Après 6 ans d’efforts, depuis la fin de la crise post-électorale, la situation reste tendue en Côte d’Ivoire entre les protagonistes d’hier. Point de réconciliation. La cohésion sociale a foutu le camp et continue de l’être. Le président de la République, Alassane Ouattara, et son gouvernement, ont eu quelques tentatives pour faire revenir les exilés. Mais, certains ayant été écroués dès leur retour, cela a dissuadé leurs camarades demeurant dans des pays voisins. Ces derniers attendant des gestes de réelle décrispation pour reprendre la route. Il s’agirait, par exemple, de l’élargissement de tous les détenus de la crise post-électorale. Au nom de la paix et de la réconciliation, cela relève encore du possible. Il suffira d’une simple volonté de l’Exécutif. Dans quelques jours, cde sera la fin de l’année. Occasion choisie, chaque année, par le chef de l’Etat pour s’adresser aux Ivoiriens et poser un acte décisif. Le président de la République pourrait faire valoir, une fois de plus, ses prérogatives discrétionnaires. De grands actes pourraient être posés ou envisagés. Pourquoi pas une amnistie générale qui laisserait entrevoir une possible libération de personnalité politique comme Simone Gbagbo. Peut-être que ça déclencherait tout le processus de décrispation et de retour au bercail.

Mais, à l’image des Maliens, il faut être à deux pour se réconcilier. Ce qui veut dire que la volonté doit être de part et d’autre pour que la décrispation devienne une réalité. Vivement que cette volonté habite les principaux acteurs de la situation socio-politique en Côte d’Ivoire. A commencer par les tenants actuels du pouvoir, qui ont tout intérêt à monter la bonne fois du ‘’Vivre ensemble’’ avec tous les Ivoiriens rassemblés. Peut-on se permettre ce rêve pour le nouvel an 2018 ? Bonne fin d’année à tous !

Félix D.BONY

L infodrome

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