Les deux jeunes étaient jugés pour des faits commis avant les fêtes. Ils avaient été interpellés par les policiers à Narbonne, le 19 décembre dernier.
Ils ont commis plusieurs vols dans les départements de l’Aude et de l’Hérault avant la période de Noël. Deux Marocains, âgés de 19 ans et résidants en Espagne, étaient jugés hier après-midi devant le tribunal correctionnel de Narbonne. Après une enquête menée par le commissariat de Narbonne, il s’est avéré que les deux individus faisaient l’objet d’une fiche de recherche pour des faits similaires en Espagne.
Explications «saugrenues»
Devant les juges, ce sont deux jeunes chétifs et un peu perdus du fait de la barrière de la langue, qui ont comparu. Les deux n’ont pas nié les onze infractions qui leur ont été reprochées mais sont restés vagues sur les faits. Auparavant, ils avaient tenté de donner des explications «saugrenues» aux enquêteurs, disant avoir ramassé tel objet dans une poubelle et avoir acheté tel autre à un inconnu. Cependant, ils avaient bien été interpellés à Narbonne, le 19 décembre, avec les fruits de leurs cambriolages dans les mains et dans le sac. Principalement des ordinateurs et téléphones portables, mais également un véhicule qui avait fini accidenté route de Perpignan.
Devant le tribunal, ils ont livré une nouvelle version puisque les deux prévenus ont mis ces actes sur le compte de la drogue. «C’est sûr, j’ai volé mais je ne rappelle plus de ce qu’il s’est passé. J’avais pris des cachets et j’ai raconté n’importe quoi (lors de son audition au commissariat, NDLR)», dira l’un des deux.
Et le second d’acquiescer : «j’étais sous l’effet de la drogue (…) Je ne me rappelle plus de ce que j’ai volé»
Des déclarations qui ont fait penser au substitut du procureur de la République fraîchement installé, Christian Daudens, que les deux agissent pour le compte d’un commanditaire se trouvant de l’autre côté de la Méditerranée. «Ces garçons drogués sont pris enmains dans des villes d’Afrique du nord et sont envoyés en Europe occidentale où ils sont exhortés à commettre des vols», a-t-il indiqué, détaillant des cas similaires rencontrés sur le ressort d’autres juridictions. Dans son réquisitoire, il a également pointé l’«impact psychologique» que peuvent avoir les cambriolages chez les victimes dont le domicile se trouve «violé» par les malfaiteurs.
La thèse du «réseau mafieux» n’est pas crédible pour l’avocate de la défense, Me Mandrou, qui a parlé de «jeunes pauvres, qui volent pour survivre» Elle a été suivie par Me Elodie Couturier, avocate du second prévenu, qui a demandé au tribunal de «les condamner à la hauteur de la détresse économique et sociale dans laquelle ils se trouvent».
Si le procureur a requis deux ans d’emprisonnement à leur encontre, le tribunal a été encore plus sévère et les a condamnés à trois ans de prison ferme. L’un des hommes écope également de trois mois de prison supplémentaires, car il a refusé de se soumettre au test d’empreintes digitales.