L’Union pour la République et la Démocratie a tenu, le samedi 15 décembre dernier, dans la salle Salamatou Maïga du Palais des Sports de Bamako, sa 9ème Conférence nationale placée sous le thème : “La vérité au peuple”. La cérémonie d’ouverture de ladite conférence était présidée par le président du parti et non moins chef de file de l’Opposition, l’Honorable Soumaïla Cissé, en présence des représentants de plusieurs partis politiques amis.
D’entrée de jeu, le maitre de cérémonie, l’ancien ministre Me Demba Traoré a dénoncé les micmacs qui ont émaillé la tenue de cette conférence nationale du parti. Selon lui, cette assise statutaire a pu finalement se tenir après plusieurs reports à cause essentiellement du refus de mettre à la disposition du parti pour accueillir les travaux de ladite assise. A sa suite, les délégués ainsi que les invités ont assisté à la projection d’un film retraçant le parcours du parti, notamment les préparatifs de la dernière présidentielle de 2018.
Prenant la parole, le président de l’Urd, l’Honorable Soumaïla Cissé, a dénoncé la répression violente des manifestations pacifiques de l’opposition. “Ni les arrestations, ni les détentions arbitraires, ni les violences et autres brutalités policières d’un autre âge, ni la censure honteuse de notre télévision nationale, ni les menaces de toutes sortes ne nous feront accepter l’inacceptable. Certes, le peuple malien a de la patience, mais qu’on ne s’y trompe pas, il conserve tout son courage et tout son honneur. N’en doutez pas un seul instant, le peuple malien saura toujours défendre et restaurer sa dignité et sa souveraineté aujourd’hui, bafouées. Malheureusement, pour toute réponse, ces Maliennes et ces Maliens qui souhaitent manifester pacifiquement dans le seul but de défendre la stabilité et l’unité de notre pays, n’ont droit qu’à la répression brutale de la part d’un pouvoir frileux et fatigué qui voit l’ennemi partout”, a-t-il martelé.
Les Maliens vivent dans une angoisse
A l’en croire, aujourd’hui, les Maliens vivent dans une angoisse permanente nourrie par une pauvreté indescriptible, une misère sans nom et une insécurité totale, le tout, dans une atmosphère de mensonges et de déni de la réalité que plus personne ne peut encore cacher.
“Oui, tout le monde reconnait que notre pays s’enfonce chaque jour davantage dans une crise multiforme sans aucune perspective de sortie. Ainsi, des grèves et manifestations se suivent pour dénoncer : qui, la vie chère, qui, la violation de la Constitution, qui, le projet de découpage territorial, qui, le projet de loi d’entente nationale, et que sais-je encore ?”, s’est-il interrogé.
En remerciant l’ensemble des militants et cadres du parti pour le choix porté sur sa personne pour défendre les couleurs de l’Urd lors de la dernière présidentielle, l’Honorable Soumaïla Cissé n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage à son directeur de campagne, Tièbilé Dramé, pour le travail abattu et les résultats obtenus nonobstant les cas de fraude et de bourrages d’urnes constatés lors du processus.
Il a saisi l’occasion pour évoquer les acquis majeurs du parti de la poignée de mains. Il s’agit, selon lui, de la grande et exceptionnelle coalition formée autour de l’Urd. “C’est parce que l’Urd est un parti fort, uni et crédible, que d’autres partis, des associations et des personnalités se sont joints à lui. C’est parce que l’Urd est un parti d’ouverture et de concorde que d’autres mouvements et organisations se sont mobilisés à ses côtés. C’est parce que l’Urd est un parti d’avenir, de conviction et de propositions que d’autres partis et non des moindres sont venus faire front commun avec lui”, a indiqué le député élu à Niafunké.
Faire partager la vérité par le plus grand nombre de Maliens
Pour le chef de file de l’opposition, la vérité c’est que le pays a urgemment besoin d’autres propositions, d’autres perspectives, d’autres raisons d’espérer. A ses dires, pour faire éclater cette vérité, l’imposer et la faire partager par le plus grand nombre, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (Fsd) a été porté sur les fonts baptismaux. Le Fsd regroupe plusieurs partis politiques et associations engagés et déterminés à défendre à tout prix la liberté, la démocratie, l’unité nationale et la République. Car, le Mali pour sortir de la crise actuelle a besoin de larges concertations entre toutes les forces vives de la Nation.
En termes de propositions par rapport à la réorganisation territoriale initiée par les plus hautes autorités de notre pays, l’orateur proposera d’ériger tous les 50 cercles existants en régions et de ramener à 2 niveaux au lieu de 3 actuellement la hiérarchie administrative, ainsi que celle des collectivités. “Notre réforme envisage au niveau du Haut Conseil des collectivités, en plus des conseillers nationaux élus dans les régions, les communes du district de Bamako et des régions des Maliens de l’extérieur, à raison de 2 par région, 5 représentants élus par les leaders religieux, 5 représentants élus par les chefs traditionnels et coutumiers, soit un total de 150 conseillers nationaux. Ceci renforcera la gouvernance locale et rapprochera davantage l’administration des administrés”, a ajouté.
Il ajoutera que la retraite organisée par le BEN de l’Urd les 9,10 et 11 novembre 2018, à Sélingué, a fait des propositions concrètes pour permettre à notre pays de sortir de l’impasse. Selon lui, il s’agit de faire des propositions relatives aux réformes institutionnelles, au découpage territorial et au système électoral.
“Pour le système électoral, nous proposons d’introduire la proportionnelle dans le mode de scrutin et la mise en place d’un organe autonome de gestion des élections. Ainsi l’innovation principale consiste à avoir à côté des députés élus dans les régions, 5 députés élus par les Maliens de l’extérieur et une liste nationale de 75 députés comprenant 25 femmes et 25 jeunes. Le nombre total des députés passera désormais à 185 au lieu de 147 actuellement sans les Maliens de l’Extérieur”, a-t-il conclu.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali