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9 février 2015-9 février 2017, Ozone Mali à 2 ans: le maire du district dresse le bilan

9 février 2015-9 février 2017, Ozone a deux ans. Pour faire le point des activités menées, comprendre les forces et les faiblesses du programme, ses ambitions et celles affichées par les autorités, nous avons rencontré le maire du District, Adama SAGARE qui nous livre ici ses impressions sur Ozone-Mali. Si des efforts ont été faits, le maire ne manque pas souligner, à travers ces lignes, ses insatisfactions et ses nouvelles attentes vis-à-vis de l’entreprise chargée de la propreté de la ville de Bamako. Lisez plutôt notre interview !

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Info Matin : Quelle appréciation faites-vous des deux ans du groupe Ozone Mali ?

Adama SANGARE : Nous rendrons grâce à Dieu que l’État ait mis Ozone à la disposition de la ville de Bamako, parce que c’est de cela qu’il s’agit. Nous ne connaissions pas l’entreprise, c’est le gouvernement qui nous a mis en contact avec Ozone dans le cadre d’une délégation de service public. J’avoue que c’était une opportunité et c’est encore une opportunité qu’il faut saisir. Mais les choses dans la précipitation ont été faites. D’abord, il n’y pas de décharge finale, il fallait nécessairement que Ozone fasse la mise en niveau. C’est la 1ere fois qu’une société professionnelle vienne travailler au Mali. La décharge n’étant pas fonctionnelle, la 1ere année d’activités a été difficile. Elle a été encore difficile avec les problèmes de paiement des prestations qui envoisinait les 9 milliards de FCFA. Comme le gouvernement s’est engagé effectivement à prendre les 3eres années en charge, avec les différentes concertations, les choses sont en train peut-être d’avoir une solution. Notre tutelle, le ministre des Finances et la Primature sont en concertation, entre temps, nous sommes en train de voir concrètement ce qu’il y a lieu de faire pour aller à la relecture de la convention. C’est pour dire que les 2 années ont donné des résultats mitigés. Tout le monde sait que les 7 et 8 premiers mois, c’était réel l’engouement, on voyait effectivement le personnel Ozone sur les rues en nombre massif. C’est vrai qu’Ozone effectivement a amené des matériels d’une très grande importance, mais elle doit encore amener davantage de matériels pour couvrir l’ensemble de la ville parce que Bamako n’est pas couverte à 100 %. Mais quand on les appelle pour leur dire ça, ce que les responsables nous retournent est à raison. Quand on doit 9 milliards à une entreprise qui fait la prestation, l’investissement devient difficile. Donc, nous sommes en négociation avec le premier partenaire d’Ozone qui est l’État lui-même, pour voir dans quel sens la situation pourrait évoluer afin qu’Ozone puisse aller sur l’ensemble des 6 communes et que la pré collecte puisse se faire. C’est évident quand la pré collecte se fera de façon correcte, les populations vont adhérer. Parce qu’en contrepartie de la redevance de 3000 FCFA par concession et par mois, il faudrait que le service soit rendu. Il faut savoir que cette redevance de 3000 FCFA par mois et par concession a été approuvée par notre tutelle. Donc, si Ozone arrivait à faire évacuer correctement les différents dépôts, les populations vont adhérer et je suis certain que la convention va continuer. Si par extraordinaire, le blocage que nous vivons aujourd’hui avec Ozone persistait, on ne sait pas correctement quel sera l’avenir de la convention. Le Maroc est un pays frère qui a voulu aider la ville de Bamako dans le cadre de sa salubrité donc, il y a assez d’aspects, assez de contours à regarder de près pour prendre des décisions qui vont dans le sens de l’intérêt des deux pays.

Info Matin : Pourquoi envisagez-vous la relecture de la convention entre Ozone et la mairie du District à deux ans de sa signature ?

Adama SANGARE : Nous pensons à la relecture de la convention parce que la convention a été signée sans tenir compte de l’environnement, sans tenir compte de certaines choses. Comme je l’ai dit, c’était une première que la ville de Bamako signe une telle convention avec une société aussi professionnelle. Mais l’exécution de la convention nous a fait voir certains nombres d’insuffisances. Aussi, il faut savoir qu’une convention et un traité sont faits pour être relus. Il faut relire pour voir dans quelle mesure, il faut améliorer les clauses. Je pense qu’il faut actualiser la convention pour le mieux-être de la population pour le confort de la population. C’est dans ce sens que nous allons partir à la relecture de la convention pour voir correctement ce qui doit être corrigé.

Info Matin : Pouvez-vous, M. le maire, nous citer quelques insuffisances de la convention auxquelles vous faites allusion ?

Adama SANGARE : On avait la responsabilité de Ozone par rapport à la décharge finale, on avait sa responsabilité par rapport à la transformation des déchets. Aussi, c’est la TVA marocaine de 20 % qui était appliquée sur la convention, au lieu de 18 % au Mali, entre autres. Il y a assez d’insuffisances. Le personnel de la voirie, qui devrait travailler avec Ozone, le personnel de GIE qui devrait travailler avec Ozone, le recrutement qui devrait être fait par rapport à Ozone, sont entre autres situations qui sont dans la convention qui méritent d’être aujourd’hui relues et d’être actualisées pour le bénéfice de la ville de Bamako et de ses citoyens.

Info Matin : Si on mettait l’argent de la convention à la disposition de la voirie pensez-vous qu’elle serait à hauteur des attentes de la population ?

Adama SANGARE : Bien sûr que si on mettait cet argent à la disposition de la voirie, le travail sera effectif. Mais cette décision ne dépend pas de nous. L’Etat nous a mis à disposition cette société. L’Etat a pensé bien faire parce qu’on manquait de professionnels parce qu’on manquait de matériels. Mais l’État ne pouvait pas faire autrement et de faire d’un coup autant d’investissements comme Ozone l’a fait. Pour le début de la mise en œuvre de la convention, Ozone a investi immédiatement entre 7 à 8 milliards de FCFA sur le site. Peut-être que l’État n’avait pas ce moyen-là, à l’époque. Si ce montant avait été mis à la disposition de la voirie, suivant que la voirie pouvait évoluer et avoir de beaux jours devant elle, elle peut mener à bien ce travail. Mais de la manière dont la ville de Bamako a accumulé les déchets, les ordures de toute sorte, aujourd’hui il faut encore beaucoup plus d’investissements pour que Bamako soit comme nous l’estimons. Les populations doivent contribuer à financer cet investissement parce que vivre à Bamako nécessite des sacrifices, d’être partagé à l’ensemble des citoyens que les contribuables devront comprendre que nous devons payer le bel environnement dans lequel nous devons vivre. Donc, la redevance que nous avons instituée, la taxe de voirie qui existe, la taxe de développement local, il faut nécessairement que les populations s’acquittent de ces droits. J’invite à cet effet la presse à nous aider dans le sens de la sensibilisation, de l’information avec pédagogie afin que le civisme revienne dans le sens du paiement des taxes. Sans ces taxes, Bamako se développera difficilement. Bamako se rendra propre difficilement. Il faut ajouter à cela, le changement de comportements et lors du sommet Afrique-France, nous avons fait assez de choses. Vivre dans la ville nécessite aussi de changer de comportements. Ne pas rester dans les SOTRAMA pour jeter des peaux de banane, ne pas rester dans les taxis pour jeter des coques d’arachide sur la route.

Réalisée par Sikou BAH

 

Source: info-matin

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