Drapées dans leurs pagnes à l’effigie de l’événement, Mme la Ministre et ses copines étaient dans un climat tellement festif que le Malien lambda se demandait si le Premier ministre qui présidait ladite cérémonie allait, peut-être, annoncer la fin de toutes ces crises qui assaillent notre nation.
Dans un pays sous embargo de plus de deux mois, et 72 heures après l’attaque de Mondoro qui a endeuillé les FAMa et toute une nation, on se demande comment les plus hautes autorités ont s’associer à cet événement festif qui, de notre avis, n’en valait pas la peine.
Pour celui qui a suivi l’événement du début à la fin, il aura l’impression que cette fête était organisée dans le but de faire l’éloge du président de la transition ; auréoler le ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la, famille.
Mais aussi et surtout pour se lancer des diatribes contre la France et à la CDEAO comme sait le faire d’ailleurs le Premier ministre depuis un certain temps.
En un mot, les Maliens commencent à croire que le paraître passe en priorité pour ces autorités de la transition, reléguant du coup au second plan les défis de la nation.
Pourtant, Mme la ministre WADJIDJE a reconnu dans son discours lors de cette cérémonie que de nombreux défis demeurent, malgré les efforts de l’État.
Selon elle, le contexte sociopolitique, sanitaire et sécuritaire, la diminution voire la perte de revenus des femmes ; la problématique de l’accès des femmes rurales et des femmes entrepreneures aux intrants, aux matières premières et au marché ; l’insuffisance de l’application de la loi N°2015-052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir l’accès des femmes aux fonctions nominatives et électives ; la montée des violences basées sur le genre, notamment celles faites aux femmes et aux filles, etc. constituent de véritables obstacles à l’épanouissement des femmes du Mali.
Signalons que selon le rapport du bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires intitulé «Aperçu sur les besoins humanitaires 2019 », la crise institutionnelle et sécuritaire affecte 7,2 millions de personnes au Mali, dont environ 50% de femmes, 19% des enfants de moins de 5 ans ; et 3,5% des personnes âgées de 60 ans et plus.
Malgré tout, le gouvernement de la transition n’a pas laissé tomber cette occasion de plus pour se donner en spectacle.
En tout cas, les observateurs étaient loin de s’attendre cette attitude peu recommandable de Choguel et sa ministre de la Promotion féminine au lendemain d’un deuil national.
Au même moment, les femmes déplacées de guerre à la Faladiè exprimaient leur déception de se voir oubliées pendant les festivités du 8 mars.
Car, rappelons-le, ces femmes bénéficiaient d’assistante des ministres de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille des gouvernements précédents. Mais cette année, elles ont attendu en vain pendant que leur ministre de tutelle se donnait en spectacle sur le boulevard de l’indépendance !
PAR CHRISTELLE KONE
Source : Info-Matin