La pratique du FCFA, une pratique venue du moyen-âge français …
Nous avons déjà établi au cours de nos travaux précédents le caractère archaïque de la pratique du FCFA, qui, loin d’être une création de 1945, provient plutôt des pratiques obscures des Rois de France alors en proie à des difficultés financières du fait des nombreuses guerres qu’ils livraient.
.. Une pratique reconnue dangereuse depuis N. Copernic, qui provoque la décadence des Royaumes…
En effet, cette pratique provient de la troisième voie de financement du Trésor Royal, à la seule discrétion du Roi et par expropriation forcée à travers la diminution de l’écu, comme encore aujourd’hui on diminue le FCFA.
Les responsables de la nouvelle République de France avaient cru trouver en décembre 1945 à travers cette pratique d’expropriation, revue à l’heure de la colonisation au moyen d’un nouvel écu dénommé FCFA, un moyen de financement pour sauver la République exsangue après les deux guerres mondiales.
Cependant, nous avons établi que cette pratique résulte tout simplement de la méconnaissance du FCFA comme instrument de mesure et qui aura consisté en la diminution des poids et mesures avec comme conséquences l’appauvrissement de la population et la destruction des valeurs de l’actif. En effet, ces pays ont affaire uniquement avec leur instrument de mesure, le FCFA associé à sa moitié ou son double. Il n’est nullement question de deux pays étrangers pour justifier une quelconque dévaluation. En effet, nous savons, depuis D. Ricardo, comment il faut procéder pour comparer les monnaies des pays.
Les pays africains utilisateurs, disposant du même étalon que la France on ne saurait parler de dévaluation entre les monnaies de ces deux groupes de pays.
…. Convertibilité internationale du FCFA ou simple moyen d’arbitrage des opérateurs
Cette idée de convertibilité internationale du FCFA est également justifiée sur la base d’illusion dans l’ignorance du rôle d’instrument de mesure de la monnaie du FCFA. En effet, nous avons vu que le fait de décider que le FCFA vaut 0,02 FF, dans le temps, ou aujourd’hui 0,00152 Euro, ne signifie pas que le FCFA est convertible en FF ou en Euro ou dans les autres devises du monde dans la mesure où, comme nous l’avons vu, le FCFA n’est pas une entité autonome et il ne circule que dans les pays utilisateurs.
En revanche, cette décision de fixité permet aux pays utilisateurs de se fabriquer un instrument de mesure au contenu connu en euro, et de choisir la valeur des biens et services qu’ils produisent sur leur territoire comme étant une quantité d’euro, hier de FF.
…. Le FCFA, absent du marché international, ne présente aucun intérêt pour y être convertible.
Ainsi, contrairement à l’idée de l’accord, le choix du FCFA entraine plutôt la détermination de la valeur au plan national des biens et services produit à l’intérieur des pays utilisateurs du FCFA. Cette fixation du lien entre le FCFA le FF (ou l’euro), permet d’assurer la comparabilité des valeurs à l’intérieur des pays utilisateurs du FCFA avec les valeurs des autres biens produits à l’extérieur.
Cependant, le FCFA lui-même, ne se retrouvant qu’à l’intérieur des pays uniquement utilisateurs, ne saurait présenter un intérêt quelconque pour être convertible sur un marché international dont il est absent, y compris en France qui prétend en être le garant.
… Fabriquer un tel instrument de mesure, pour un usage interne, n’est donc pas compliqué.
Pour fabriquer un tel instrument de mesure, il n’est pas nécessaire d’avoir un quelconque avis de la part d’aucun partenaire, et encore moins de brader ses ressources chèrement acquises en devises en les compromettant pour le développement par pure prédation et pour un service inexistant.
De plus, il n’est même pas nécessaire, comme cela est d’ailleurs actuellement le cas, que cette monnaie du FCFA se retrouve à l’extérieur des pays utilisateurs qui l’auront conçue pour un besoin précis qui est de servir d’intermédiaire locale dans les échanges, c’est-à-dire de numéraire.
Pour fabriquer et rendre disponible un tel instrument monétaire, les pays africains n’ont besoin d’aucune expertise particulière qui puisse apparaître au-delà de la capacité d’un pays, fût-il le plus petit et misérable du monde. Il s’agit de le fabriquer comme tout symbole, par soi-même, ou, par autrui, si celui-ci peut offrir une meilleure condition plus compétitive, efficace et fiable.
Il n’est nullement nécessaire à cet effet de s’aliéner dans des rapports avilissants avec un quelconque pays.
Un tel FCFA, comme instrument de mesure, n’est pas la valeur, mais un simple signe, souverain, pour établir la mesure locale de la valeur de tout bien ou service. Ce sont ces biens et services qui représentent de la valeur, ce que l’instrument monétaire permet de mesurer.
…. N’est-il pas évident que le thermomètre n’est pas chaleur?
Il semble évident que le thermomètre n’est pas la chaleur, mais le meilleur instrument pour déterminer sans appel la température. De même, l’instrument pour mesurer le lait n’est pas le lait, mais un simple instrument, sans valeur, qui permet de déterminer la quantité de lait. Tout cela apparaît évident, mais pourquoi pas le cas de l’instrument monétaire. Il faut donc comprendre que le FCFA n’est pas la valeur, mais un simple moyen pour connaitre la mesure de la valeur des biens et services à travers leur prix. Cela n’est pas compliqué à comprendre, mais plus difficile cependant, serait d’échapper à nos vieilles connaissances dépassées, qui auront trop longtemps façonné notre raisonnement.
…. En effet, depuis Aristote, les appréciations de la monnaie n’ont pas varié.
Par insuffisance d’analyse et de méthode, la monnaie a pu faire l’objet de plusieurs descriptions de rêve, depuis Aristote jusqu’à nos jours, descriptions portant sur les formes de présentation, la qualité du support matériel utilisé, etc.
Cependant, aucun de ses aspects pratiques ne constitue un questionnement qui soit de nature à percer la nature exacte de cet instrument monétaire, qui par essence est un instrument théorique, l’instrument de mesure, un résumé exhaustif de toute la théorie dont il représente l’instrument de mesure[2].
Pour ces pays utilisateurs du FCFA, l’étalon est l’équivalent du FF ou de l’euro aujourd’hui. En réalité, cet étalon n’est pas matérialisé, mais pris comme étant égal en permanence au FF qui était l’étalon français, ou à l’euro, l’étalon européen aujourd’hui. Il s’agit là également d’un point de vue innovant pour la théorie économique, ce que nous avons développé dans le cadre de l’économie dotée de la théorie de la mesure que nous avons désignée par l’Économie scientifique.
Conclusion
De vraies nouvelles perspectives s’ouvrent en permettant à des gouverneurs de banques régionales déstressés pour assurer leur gestion nouvelle au bénéfice exclusif du développement socio-économique proprement dit des populations, tout en ayant désormais en charge des banques centrales régionales débarrassées de ces entorses et autres lourdeurs, ainsi qu’il suit :
- le dépôt de 50% des devises des populations des pays africains en France sur le compte d’opérations qui ne se justifie pas, comme nous venons largement de l’établir ;
- il en est de même pour les intérêts dus à ces pays, qui sont passés sous silence, du fait de ce dépôt inutile ;
- les couts inutiles de conversion payés au profit d’opérateurs français et imposés à ces banques régionales pour mettre à la disposition de la France leur propre argent ;
- les pertes de valeur après conversions en FF ou en euro de leurs devises dans le cas d’une dépréciation de cette monnaie de conversion automatique suite au dépôt inutile d’au moins 50% de devises ;
- les coûts de reconversion, occasionnés lorsque des besoins s’imposent à ces banques régionales qui les obligent à puiser une partie des sommes initialement déposées dans le compte d’opérations ;
- la dévaluation du FCFA, la grosse arnaque, contre-productive, résultant d’une grosse ignorance en économie, l’ignorance des instruments de mesure, constituant pourtant le seul but recherché dans tout ce dispositif mensonger. Elle correspond au moyen de financement supplémentaire à la discrétion du Roi, qui ne pouvait en mesurer les conséquences dévastatrices en termes de destruction de valeur ;
- les dépenses de devises, qu’effectue habituellement une banque centrale, pour soutenir le cours de sa monnaie, ce dont seront dispensés les directeurs régionaux des banques centrales dans l’actuel schéma de fonctionnement du système bancaire ;
- les critères de convergence désormais remplacés par de nouveaux indicateurs de performance pour la gestion de la monnaie plus réalistes et fondés sur une connaissance moderne de l’instrument monétaire à la différence des critères de performance artificiels actuellement en usage, rarement respectés, car imposant des contraintes dont personne ne connait l’apport à l’amélioration de la gestion de l’économie ;
- qu’est-ce qui empêche la France de trouver place dans ce dispositif décomplexé et efficace ?
Ainsi, le système bancaire, débarrassé de ses nombreuses surcharges inutiles, peut désormais, dans le cadre de cette nouvelle vision dans les pays utilisateurs du FCFA, s’intéresser réellement à l’économie et principalement à l’emploi. Le crédit bancaire retrouvera un sens. Les projets viables seront évalués et leur contribution aux objectifs nationaux ou régionaux de développement sera déterminée.
Le crédit accordé représente en réalité la mesure du contenu réel de la valeur des idées du projet, valeur, qui, une fois réalisée, laissera sur place des créations effectives de richesse à travers les salaires, les loyers, les impôts, les réalisations physiques impactant la qualité de vie, le chômage en net recul, etc. Un meilleur suivi des politiques publiques au moyen d’indicateurs plus sensibles aux réalisations économiques peut être assuré, à l’abri des critères artificiels dictés aujourd’hui par une pratique aveugle, sans aucune base expérimentale, copiés pour la plupart sur d’autres regroupements régionaux plus ou moins influents à travers le monde, mais toujours en proie à de très grosses difficultés financières qui menacent chaque jour davantage de mettre à genoux un dispositif depuis longtemps devenu instable et qui est aujourd’hui de nature à encourager les pays africains à prendre possession, pendant qu’il est encore temps, de leur dépôt auprès de la France.
Dr Lamine KEITA, Tel (223) 76 44 39 47 Mail laminemacina@yahoo.fr
Bibliographie
KEITA L., Monnaie et modélisation de l’offre agricole au Mali, Thèse de Doctorat, Université Paris VIII, 1997.
KEITA L., La Théorie économique du XXI èmesiècle – Le Concept de mesure en Economie », L’Harmattan, 2002.
KEITA L., Le fondement de la croissance et de la dynamique en économie, L’Harmattan, 2003.
KEITA L., L’Economie scientifique au secours de l’emploi, L’Harmattan, 2016
KEITA L., L’Economie scientifique au secours des droits humains. Déconstruction de la zone franc, Publibook, 2017
KEITAL, La monnaie dévoilée et le Peuple enfin libéré, Presses Universitaires Européennes, 2019 ;
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