C’est le 20 janvier 1961 que les soldats de la puissance colonisatrice débarquaient définitivement pour la métropole. Donnant ainsi un cachet particulier à la souveraineté de nos Forces armées qui luttaient depuis, et de façon inlassable à la préservation de la paix et de l’unité nationale. Notre vaillante Armée aura été de tous les combats pour la défense de la patrie. Toutefois, de la première à l’actuelle République, beaucoup d’eaux auront coulé sous ce pont de l’Armée nationale.
En effet l’année 2013 a été marqué par le lancement d’un vaste projet qui vise à rechercher les voies et moyens pour réformer et reconstruire l’armée malienne, afin qu’elle puisse répondre à ses missions. Il s’agit de faire de l’armée, conformément à notre Constitution, le socle de l’Etat.
Le projet travaille sur trois axes à savoir la reconstruction de l’armée de nos besoins, la gestion de ses ressources et ses perspectives en fonction de l’environnement international.
Le volet reconstruction ou refondation de l’armée permettra de plancher sur son organisation, ses missions, les aspects liés à la formation et de mise à niveau. Le volet gestion des ressources en plus de la formation, travaillera sur la gestion des effectifs, des carrières, des emplois et l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires. Pour le troisième volet, il s’agit de coordonner les actions de l’armée malienne avec celles des pays de la sous-région dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et les réseaux mafieux.
Onze équipes ont été formées pour la circonstance. Elles vont travailler chacune dans son domaine sur les questions portant sur la doctrine et la restructuration des Forces armées, l’organisation territoriale et opérationnelle de défense, le soutien logistique, la préparation opérationnelle, la gestion des ressources humaines, l’organisation des formations, des renseignements, la coopération régionale et enfin les questions portant sur la communication et le secrétariat.
Gloire et décadence
Le Mali avait toujours compté parmi les pays de la sous-région ayant une armée efficace et patriote. Et, partout où, sous l’égide de la CEDEAO, de l’UA ou de L’ONU, nos militaires avaient été appelés pour le maintien de la paix et de la sécurité, ils y avaient été présents et auront accompli dignement leur mission.
C’est pourquoi, cette Armée nationale constituait la fierté du Mali et des Maliens.
Mais, la surprise aura été foudroyante pour les Maliens d’avoir constaté, suite aux événements du nord, que cette Armée là en fait, ne disposait guère d’armements adéquats pouvant lui permettre de défendre notre Patrie. Ce qui a eu comme conséquence, l’occupation, (avec une facilité déconcertante) de toutes les régions du nord par des bandes armées.
Du coup, le moral de nos troupes s’était effondré et, arriva alors ce auquel aucun Malien ne pouvait croire : un coup d’Etat militaire.
Cet événement a été suivi d’affrontements entre les militaires maliens eux-mêmes, et s’est soldé par des morts, des disparus des blessés et des arrestations.
Pire, l’armée malienne connaîtra, une division sans précédent.
Des officiers supérieurs, des sous-officiers et hommes de rang des plus compétents avaient été emprisonnés, torturés et humiliés.
Conséquence de cette situation, les 2/3 de notre pays ont été facilement envahis et occupés par des terroristes et autres bandes armées pendant près d’un an.
Du coup, l’armée malienne est tombée en ruines, rongée par les luttes de factions, l’impéritie de l’Etat et la corruption. A ce jour d’ailleurs,seules quelques centaines d’hommes, (moins de 1 500 selon nos sources), sont encore à pied d’œuvre et participent à la reconquête effective du territoire. De l’Armée Malienne, il ne reste pas grand chose.
C’est pourquoi, en décembre 2012, l’Union européenne (grâce à la France de Hollande) avait décide d’apporter son aide à l’armée malienne à travers la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM).
La mission de formation européenne a ainsi été lancée le 18 février 2013 et est présenté à Bamako quelques jours après. Plus de 500 militaires, dont 200 formateurs européens étaient arrivés au Mali pour donner des cours aux militaires maliens, pour quinze mois. Quatre bataillons de 700 hommes seront formés. La mission de formation est basée à l’école militaire interarmes à Koulikoro.
Cette mission a, de nos jours formé trois bataillons qui pour la plupart se trouvent sur le champ de l’Honneur.
Une nette amélioration des conditions de vie de l’Armée après le 26 Mars 1991
Il n’y a pas de comparaison entre les conditions de vie d’avant Mars 1991 et celles d’aujourd’hui.
Les textes adoptés dans ce sens sécurisent les militaires par un meilleur traitement.
Le statut général des militaires organise de manière transparente et égale pour tous, les règles d’avancement et de rotation militaire et permet de donner un certain nombre de garanties quant à la sécurité de l’emploi et la carrière professionnelle du militaire.
Aussi, la modification du régime général des pensions militaires a permis une nette amélioration des conditions de vie du militaire malien.
L’alinéa 2 de l’article 55 de la loi portant régime général des pensions militaires stipule : la pension et la solde de réforme sont de plein droit révisés en cas d’augmentation du traitement indiciaire des fonctionnaires en activité.
Elles sont majorées dans la même proportion que les traitements indiciaires et, pour compter de la date d’effet de la majoration de ces derniers.
Ce qui veut dire que l’octroi et la qualité des pensions entre civils et militaires sont les mêmes. Ainsi le militaire à la retraite se trouve mieux sécurisé.
Concernant l’habitat, des camps militaires ont été construits à Kidal, Ménaka et Bamako pour près d’un milliard FCFA pour chacune des infrastructures concernées.
Les camps de Kayes, Ségou, Sikasso, Tombouctou et Gao ont été également réhabilités.
Il en est de même pour l’hôpital militaire et des cités militaires.
Le bureau de presse de l’armée : une révolution
L’image caricaturale qui se donne l’armée dans le milieu des journalistes est « la grande muette ».
Aujourd’hui au Mali, il est difficile de croire que c’est le cas, du moins depuis la création par Feu Boubacar Sada Sy du bureau de presse de l’armée.
L’ancien ministre avait vite compris ce qu’il fallait pour redorer le blason d’une armée ternie durant 23 ans.
Les missions étant concrètement définies, il a fallu la compétence et la disponibilité des hommes chargés de l’animation du bureau, pour que des résultats appréciables soient atteints.
De quoi inspirer les autres départements pour qu’effectivement, la communication gouvernementale soit l’ambition du Bureau de presse de l’armée, dénommé Dirpa et développer une communication interne avec des antennes au niveau des Etats Majors des bases aériennes et des garnisons.
L’arbre ne doit pas cacher la forêt
A côté de ces améliorations substantielles des conditions des hommes en uniforme, il y a tout de même des injustices à réparer.
Parmi elles, la dégradation civique infligée aux compagnons de feu Diby Syllas Diarra, le sort des survivants des purges contre les anciens compagnons ou collaborateurs des Tiécoro Bagayoko, Kissima Dounkara et autres.
Il y a aussi le cas de ces bérets rouges et autres militaires dont les corps ont été retrouvés récemment dans un charnier non loin de Kati.
Justice doit être rendue à Tous !
Mais, au delà de tout, l’Armée Malienne doit de nos jours se réconcilier avec elle-même et constituer Une et Une seule au service de la Patrie.
L’Armée malienne ne doit plus jamais se donner le luxe d’une division, même si, elle ne concerne (cette division) qu’une partie très minoritaire.
Le Mali a besoin de Tous ses militaires sans exclusive, de tous ses fils unis pour la défense de la patrie. « Au dedans ou au dehors ».
Joyeux anniversaire à l’Armée Malienne !
Boubacar Sankaré
Dieudonné Tembely