Le deuxième round des négociations entre Bamako et des groupes armés maliens s’est ouvert lundi en fin d’après-midi à Alger avec l’objectif d’amener la paix dans le nord du Mali, toujours instable malgré une intervention militaire internationale lancée en 2013 contre les islamistes.
La première phase des discussions s’était achevée le 24 juillet à Alger par la signature d’une «feuille de route des négociations».
Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra dont le pays assure la médiation a précisé, à l’ouverture de cette nouvelle rencontre, qu’il s’agissait d’une phase de négociations «substantielles».
«Nous ne ménagerons aucun effort pour faire de l’étape d’Alger un temps fort dans la quête d’une paix juste et durable au Mali», a-t-il ajouté.
De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a assuré que le gouvernement malien s’engageait à «accepter et à respecter totalement et entièrement dans les meilleurs délais possibles», les accords qui seront adoptés, au terme de ces négociations.
L’enjeu est essentiel pour le Mali, plongé dans une profonde crise politico-militaire depuis l’offensive lancée en janvier 2012 par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dans le nord du pays.
Cette crise a été marquée par la prise de contrôle du Nord par des groupes jihadistes alliés à Al-Qaïda, qui y ont évincé le MNLA.
Si ces groupes ont été délogés en grande partie par l’intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France -l’ex-puissance coloniale- et toujours en cours, le Nord reste secoué par des actions meurtrières.
Avant la rencontre d’Alger, les «faucons» et les «colombes» des groupes armés touareg et arabes se sont retrouvés ces derniers jours à Ouagadougou, au Burkina Faso, pour signer un document.
Ils ont ainsi scellé l’apparente unité de la plupart des mouvements armés du nord du Mali, à l’exception des groupes jihadistes, que Bamako ne considère pas comme des interlocuteurs.
Dans le groupe des «faucons» figurent les hommes du MNLA, du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA, au sein duquel sont recyclés d’ex-jihadistes) et d’une aile du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), qui avaient défait en mai dernier l’armée malienne à Kidal (nord-est), fief des Touareg, lors d’une brève et violente reprise des hostilités.
Les «colombes» comptent notamment une autre aile du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA), qui est une dissidence du MNLA, ainsi qu’une aile des mouvements d’autodéfense «sédentaires» du nord du Mali.
A l’ouverture de la rencontre d’Alger, un des représentants du groupe des «faucons», Mohamed Ag Gharib, a plaidé en faveur d’une «solution définitive» qui puisse empêcher toute «résurgence» du Conflit.
Le président de la coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), Ibrahim Mohamed Salah, du groupe des «colombes» a indiqué qu’il fallait «avoir le courage d’accorder le bénéfice du doute à ceux qui sont actuellement au pouvoir» à Bamako.
Zé Couibaly