Quand le vin est tiré, il faut le boire. Le thème ‘’ IBK en danger’’ est traité en coulisse. Pourquoi ne pas le jeter sur la place publique.
Sisyphe a été condamné par les dieux éternellement à faire montrer un bloc de pierre au sommet de la montagne. IBK a lui volontairement choisi de faire face au même genre d’entreprise : difficile, très probable et, voire, proche de l’impossible. Au bout de l’action, ‘’il faut croire Sisyphe heureux’’, conclue Albert Camus. Et IBK dans cinq ans ? Cinq ans ? Mais … oui, jouer à l’autruche est stupide, certains tremblent pour l’homme qui a décidé de faire de 2014 l’année de la lutte contre la malversation des élites, des puissants et des qui pensent descendre de la cuisse de Jupiter. Dangereux ! Oui, pensent beaucoup. Certains en arrivent jusqu’à s’inquiéter pour lui. Tel ce monsieur qui fait des ‘’ dou’aw’’ à IBK à chaque prière afin qu’il puisse débarrasser le Mali des suceurs de sang qui, depuis fort longtemps, tuent le pays pour se nourrir de sa chair.
Alors, il faut poser la question ouvertement : IBK est-il en danger ? D’abord, quels dangers ? Et de la part, de quel endroit ? A la question qui, il faut procéder par élimination. De la part des voisins, de la Cedeao, et de l’Ua, il ne risque strictement rien. Idem pour le reste de la communauté internationale, Etats et Organisation, qui ne pourra que soutenir l’enracinement du droit, de la loi et de l’Etat par la bonne gouvernance et la lutte contre la gabegie. Au Mali, les musulmans, les chrétiens et les animistes ne pourront eux aussi s’incliner devant l’action contre le vol, la trahison et l’abus de confiance qui sont communément combattues, mais avec vigueur, par leurs croyances respectives.
Quand aux Maliens ordinaires, on peut estimer que 99% d’entre eux sont aux anges en voyant l’impossible s’opérer sous leur regard hagard et incrédule. L’impunité des puissants et des très puissants était sacralisée au Mali à tel point que cette maxime est devenue la plus pertinente et partagée : « sous Modibo, on avait honte. Sous Moussa, on avait peur. A présent, on n’a ni peur ni honte ». Il est imprudent de décrire l’étendu des malversations pratiquées par les agents de l’Etat, à ciel ouvert, tous les jours, partout et à tous les instants sur l’étendue du territoire et ailleurs où l’Etat malien est compétent.
En effet, blasés, les Maliens vous diront :’’ A k’a allayé’’… (Pour l’amour de Dieu) et les étrangers vous prendront pour un fieffé menteur.
Le peuple derrière le chef
Les citoyens ne croyaient plus, et les agents de l’Etat plus encore, que l’impératrice ‘’IMPUNITE’’ pouvait un jour être attaquée. Mais ils viennent de voir les choses. Des juges sont mis en cause et il est question de juger (oh ! miséricorde, on peut dire la chose sans trembler !).
ATT, himself. Incroyable, mais l’on a envie d’y croire sans vraiment y croire : c’est tellement abstrait, tellement loi. Mais l’autre jour, des témoins oculaires ont couru raconter à l’homme de presse qui est votre serviteur la scène ahurissante qu’ils avaient vue de leurs yeux qu’ils montraient : un militaire en moto qui a grillé un sens interdit derrière la famille du général de police Modibo Sidibé ( ex PM) et qui a été sifflé par les policiers. Qui lui ont retiré les clés de sa moto et gardé l’engin à côté. C’est après l’avoir moralisé et sermonné qu’ils lui ont rendu sa bécane. Impensable sous ATT ! Ceux qui ont vu la scène ne peuvent pas parler de l’Etat de droit qui commence à exister ; n’ayant pas l’instruction pour plaquer ce ‘’ toubabou ham’’ à la réalité vécue.
Mais ils ont’’ senti’’ la chose, le changement et le ‘’ça n’est pas comme avant’’. Car avant, si le policier avait sifflé, il y’aurait une descente sur leur Qg et le Mahmoud Dicko allait intervenir pour dire : « Allah a dit… », et c’était fini. Désormais, dans le Mali d’IBK, on est dans un autre monde.
Tel est en danger qui croit mettre en danger
Donc, si IBK devait être en danger, la source de ce danger est connue d’avance. Le ‘’qui’’ au singulier ou est défini n’est certes pas connu d’avance, mais sont connus d’avance le « qui » au pluriel.
C’est-à-dire que le cercle potentiel de source de danger possible pour IBK est tracé ou, du moins, est traçable. Et, parole d’observateur avisé, les ‘’petits Maliens’’ sont d’ores et déjà prêts à faire de leurs chétifs corps, un bouclier vivant pour accompagner IBK dans sa traque des voleurs. Les ‘’petits Maliens’’, n’ont jamais été aussi joyeux dans la motivation (de la quasi extase) que dans cette posture de gardien volontaire pour protéger un chef dont la mission est jugée sacrée et salutaire. Et sans risque de se tromper, on peut dire que c’est la dernière chance pour le Mali. Le dernier métro.
En somme, la problématique est à envisager à rebrousse chemin : ça n’est pas IBK qui n’est pas en danger. Est ou sont en danger, celui ou ceux qui tenteront de mettre IBK en danger. Est-ce que la démonstration (théorique) est comprise par eux ?
‘’It is up to you’’, leur dirait un Anglo-Saxon!
Amadou Tall