Entre autonomistes et loyalistes les repères s’embrouillent souvent.
Douze principaux groupes armés maliens sévissent dans le nord du pays des grands déserts, chacun ses revendications, ses alliances, ses aspirations et ses ennemis. Qui sont les vrais maîtres? et Que revendiquent-ils?.
Voici la carte:
— Des groupes anti-Bamako
* La Coordination des mouvements de l’Azawad « CMA » regroupe cinq mouvements qui plaident pour une autonomie des régions de l’Azawad, Tombouctou, Gao et Kidal (Nord):
1/ le Mouvement national arabe de l’Azawad « MNLA » a été fondé en 2012 et plaide pour l’autonomie de l’Azawad. Après avoir pris le contrôle des régions de Kidal, Gao, puis Tombouctou (Nord), il a progressivement perdu terrain au profit d’autres groupes.
2/ Le Mouvement arabe de l’Azawad1 « MAA1 », lancé à la fin de 2012, est plutôt proche du MNLA et réclame aussi l’autodétermination du peuple de l’Azawad.
3/ Le Haut conseil pour l’unicité de l’Azawad « HCUA », mouvement touareg qui voit le jour en mai 2013, avec les mêmes revendications.
4/ La Coalition du peuple pour l’Azawad « CPA » est née mi-mars 2014, ouevrant aussi pour l’autonomie de l’Azawad.
5/ La Coordination des Mouvements et Fronts Patriotiques de Résistance2 « CMFPR2» voit le jour suite à une division de la CMFPR réactivées au printemps 2012 sur les bases d’anciens groupes des années 1990. Elle se divise ainsi en deux groupes. La CMFPR2 adhère en 2013 à la CMA, plaidant pour la même cause, à savoir, l’autonomie politique.
— Des groupe pro-Bamako
* Dans le camp opposé, figurent les mouvements de la plateforme pro-Bamako qui luttent contre les groupes de la CMA aux côtés de l’armée malienne, défendent l’intégrité territoriale du Mali et s’emploient à conserver leurs crédibilité et influence aux côtés des autorités. Ils sont principalement concentrés dans la région de Gao et dans d’autres régions du nord:
6/ La Coordination des Mouvements et Fronts Patriotiques de Résistance1, « CMFPR1 », opposée à la CMFPR2 faisant partie de la CMA, s’est rangée du côté du gouvernement pour préserver du poids et une certaine influence.
7/ Le Mouvement arabe de l’Azawad 2 « MAA2 » est fondé suite à une dissidence courant l’été 2014. L’Organisation du MAA ayant pour objectif de défendre les intérêts de la communauté arabe est contestée et une dissidence se crée. Plusieurs membres du MAA sont suspectés d’avoir des liens avec des combattants et lieutenants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest « Mujao ».
8/ Le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) est un mouvement armé créé pendant la guerre duMali en mai 2014, suite à la défaite de l’armée malienne lors de la troisième bataille de Kidal. La Plateforme des cadres et leaders touareg a condamné la création du Gatia, le qualifiant de « milice ethnique ».
9/ Le Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad « MPSA » créé en août 2014 est également une dissidence du MAA. Les responsables de ce groupe reconnaissent le drapeau malien et présentent leur mouvement comme un mouvement armé, mais à caractère national politiquement, et non comme un groupe armé tribal.
— Des groupes radicalistes
* Ces groupes rajoutent, quant à eux, à la confusion qui règne au Mali :
10/ Ansar Dine , ce groupe à dominante touarègue, a vu le jour en janvier 2012. Ce groupe agit sous forme de guerria en attaquant les sites des forces françaises et onusiennes à Tessalit, à Kidal (Nord) avec des tirs d’obus, en érigeant des embuscades et en installant des pose des mines sur les routes nationales.
11/ Al-Qaida au Maghreb « Aqmi ». Ce groupe qui n’a eu de cesse de multiplier enlèvements et exactions se trouve dans les zone nord-ouest de Tombouctou et un peu plus vers les frontières que partage le Mali avec l’Algérie, la Mauritanie et le Sahara, selon des sources bien informées.
12/ Le Mouvement pour l’unicité et le Djihad en Afrique de l’ouest « MUJAO » a été créé en 2012. Ce groupe est très présent sur la boucle du Niger dans la région de Gao, sur la frontière entre le Mali et le Niger et dans la grande zone de Tilemsi, entre Gao et Kidal.
Ce mouvement est connu pour son « trafic de drogues », selon certains observateurs.
La listes des groupes armés au Mali ne peut-être exhaustive. D’autres petits groupes dissidents des groupes connus, toujours pas aussi pesants, sont parfois de la partie et agissent sporadiquement.
D’autres groupes sont très mobiles et ne sont pas constamment présent au Mali, comme Almourabitoune, groupe du fameux Mokhtar Belmokhtar qui a vu le jour en 2012, suite à l’éjection de ce dernier d’Aqmi par ses grands patrons.
AA/Tunis- Bamako/ Mohamed Abdellaoui – Mohamed Ag ahmedou
Source: Anadolu Agency