Après 4 ans d’absence, la 10ème édition de la biennale africaine de la photographie va débuter le 31 octobre 2015 dans notre capitale. L’annonce a été faite le samedi 24 octobre dernier au musée national par les organisateurs lors d’une conférence de presse animée par Samuel Sidibé, délégué général des rencontres de Bamako, la directrice artistique des rencontres de Bamako, Bisi Silva, les commissaires associés à la publication et l’exposition, Yves Chatap et Antawan I. Byrd.
Après quatre ans d’interruption suite aux événements que notre pays a connus, les rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie sont de retour.
« La croissance exponentielle des candidatures pour cette édition (800 dossiers reçus contre environ 250 l’édition passée), prouve à quel point les rencontres étaient attendues par les artistes du continent », a déclaré le délégué général, Samuel Sidibé, non moins directeur du musée national. Selon lui, les rencontres de Bamako constituent une plateforme unique de visibilité pour les photographes du continent et de la diaspora.
« Depuis plus de vingt ans, elles exposent au public bamakois, africain et international les talents de ces artistes. Elles participent ainsi à l’émergence des photographes africains en étant un moteur de création, d’espoir et la réalisation d’un rêve pour nombre d’entre eux » souligne Samuel Sidibé. Qui a salué l’engagement et le dévouement de tous les acteurs qui ont œuvré pour la réalisation de cette 10ème édition de la biennale africaine de la photographie qui commence le 31 octobre et se termine le 31 décembre 2015.
Bisi Silva pour sa part dira que l’évènement explore les relations complexes et protéiformes entre les images et le temps. « S’inspirant à la fois de la riche tradition orale du Mali et des bouleversements récents de ce pays, cette nouvelle édition interroge les procédés utilisés par les artistes pour raconter leurs expériences réelles ou imaginaires du temps » explique-t-elle. Selon elle, le thème de cette 10ème édition est ‘’Telling Time’’ (raconter le temps), un thème qui propose une diversité de projets où l’œil photographique bouleverse et reforme les interprétations du temps à travers les discrets interstices du passé, du présent et de l’avenir.
« Le concept du temps en Afrique a fait l’objet de nombreux débats populaires et philosophiques portant sur les retards technologiques, les questions de temporalités coloniales liées à la montée du capitalisme ou encore avec les interventions des mouvements de libération dans le rôle de déconstruction du temps colonial, portés par des projets de liberté, d’indépendance et de développement identitaire et civique. Cependant, les artistes sélectionnés resituent ces débats et ces histoires comme étant incomplets, en cours d’écriture, grâce à des enquêtes de terrain sur les récents conflits sociopolitiques » a indiqué la directrice artistique.
Présentant une sélection de 39 artistes (26 photographes et 13 cameramen) dans l’exposition panafricaine suite à un appel à candidatures international, les rencontres de Bamako proposeront également plusieurs monographies et expositions thématiques ouvrant des possibilités discursives autour de la notion du temps, a-t-elle expliqué. Avant d’ajouter que ce sont des ambassadeurs de la photographie qui se retrouveront dans la capitale malienne afin exposer leurs illustres œuvres au public.
En effet, Bisi Silva et les commissaires Yves Chatap et Antawan I. Byrd ont lancé un appel international à contribution pour collecter des images de photographes amateurs ou professionnels prises entre 2012 et 2015. Les œuvres des éminents photographes du continent seront exposés au musée national, au parc national, au musée du District, à la bibliothèque nationale, à l’Institut Français de Bamako et au mémorial Modibo Keita à compter du 31 octobre et ce jusqu’au 31 décembre 2015.
Fily Sissoko
Source: Tjikan