Soumaïla Cissé a multiplié les remarques critiques et exprimé de fortes inquiétudes sur le proche avenir du pays
L’honorable Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie a, en toute convivialité, présenté samedi dernier ses voeux de nouvel an à la presse nationale et internationale. C’était à la Maison de la presse en présence du président de l’institution, Dramane Alou Koné et de nombreux journalistes.
L’année 2014, a rappelé le président du parti de la poignée de main, tout en étant riche en événements a été particulièrement éprouvante pour les femmes et les hommes de presse. La Fédération internationale des journalistes recense en effet 118 confrères assassinés durant 2014 dans le monde. Ce constat rappelle la gravité des risques encourus par ceux qui ont choisi la profession d’informer. La situation, de l’avis du patron de l’URD, interpelle tous les gouvernements, épris de paix et de justice. La protection des journalistes et la promotion de la liberté d’expression doivent être leur priorité, a expliqué Soumaïla Cissé.
En 2014, le Mali n’a pas connu d’assassinats de journalistes. Toutefois la disparition de certains confrères est venue endeuiller la grande famille des acteurs des médias. Le dernier en date est le rédacteur en chef du quotidien l’Indépendant, Mamadou Lamine Doumbia décédé le 27 janvier de l’année en cours. Aux familles des disparus et au monde de la presse, Soumaïla Cissé a présenté ses condoléances les plus attristées. Abordant l’analyse des grands problèmes de la nation, le conférencier a indiqué que l’URD avait pris acte de la formation du gouvernement. Le parti a déploré la marginalisation dans ^l’Exécutif des femmes lesquelles ne sont que 3 sur « un effectif pléthorique de 29 membres comprenant 23 reconduits, 3 anciens ministres des régimes précédents et seulement 3 nouvelles personnalités ».
Au cours de ce mois de janvier, a regretté le président de l’URD, le peuple malien a assisté avec consternation et impuissance à la montée fulgurante des attaques djihadistes et terroristes au nord et au centre du pays. Kidal, Gao, Ménaka, Ansongo, Nampala, Dioura, Dogo et Ténenkou ont fait l’objet d’attaques. « L’inadmissible tentative d’assassinat du général Ould Meydou vient confirmer la gravité de l’insécurité qui angoisse le quotidien des Bamakois », a indiqué le conférencier qui a aussi estimé que le ras-le-bol des populations a atteint un seuil intolérable. Les récents événements de Gao en constituent une parfaite illustration.
DÉGAGER UNE VISION NATIONALE. L’URD, a fait savoir Soumaïla Cissé, estime que l’insécurité généralisée et grandissante affecte dangereusement la paix sociale et annihile tout effort de développement et d’épanouissement des entreprises. Les mines terrestres anti personnelles, les attaques à main armée, les vols de bétail, de cyclomoteurs et de voitures, les viols et autres agressions physiques sont connus de tous. C’est pourquoi la restructuration des forces armées et de sécurité s’impose plus que jamais. L’URD a dit avoir toujours rappelé la nécessité impérieuse de bâtir une armée forte, professionnelle et républicaine, capable de garantir de manière durable la sécurité et l’intégrité du territoire national.
La construction d’une telle armée repose sur une gouvernance de qualité, une gouvernance irréprochable. « L’URD a demandé avec insistance au président de la République l’adoption de la loi de programmation militaire », a rappelé Soumaïla Cissé qui prend toutefois acte de l’adoption récente d’un projet de loi dans ce sens. L’URD, de l’avis de son premier responsable, a, toujours sans succès, invité avec insistance le président de la République à réunir le gouvernement, la société civile, la majorité et l’opposition pour dégager une vision nationale autour des pourparlers d’Alger. « Aucun sacrifice n’est de trop pour préserver le Mali », a-t-il souligné.
L’URD, par la voix de son président, s’est alarmée de ce qu’elle considère comme l’inaction, le manque de stratégie et l’amateurisme des autorités. Pour elle, le Nord s’embrase, le Centre s’installe dans la psychose et dans la violence, le reste du pays est partagé entre inquiétude et désespoir, la nouvelle Commission vérité, justice et réconciliation créée en urgence est devenue « ancienne » sans avoir vu le jour. De l’avis du parti à la poignée de mains, l’année nouvelle s’annonce encore plus incertaine dans la mesure où l’on s’achemine vers les élections communales et régionales en avril. La révision exceptionnelle des listes électorales, le retour de l’administration au Nord, la participation des réfugiés et déplacés au processus électoral peuvent-ils être accomplis d’ici l’échéance fixée ? Les élections seront-elles organisées partout ? Sans trancher dans les réponses à donner à ces interrogations, l’URD estime que le doute est permis.
S. DOUMBIA
source : L Essor