Après vingt ans sans festival, les jeunes de Kita ont décidé d’allumer les projecteurs sur l’immense culture de la localité
La première édition du festival « Yérèdon » de Kita Kourou ni Boudofo aura lieu du 20 au 22 février prochains dans la capitale de l’arachide. En prélude à cet événement culturel, un concert et une campagne de formation de jeunes artistes ont été organisés samedi au Centre des jeunes de Kita. Après vingt ans sans festival, les jeunes de la localité ont décidé de montrer l’immense culture de Kita en organisant ce « Festival Yérèdon Kita Kourou ni Boudofo».
Des artistes en herbe et la star Adja Soumano ont tissé une ambiance chaleureuse dans laquelle les organisateurs du festival ont lancé la première édition sous la présidence de Siné Dembélé, préfet de la ville, et en présence de Mohamed Tounkara, député élu à Kita et de Drissa Nomogo, le représentant du président de l’Assemblée nationale, parrain du festival.
Pour le préfet, ce festival permet aux fils de Kita de se retrouver. Et Siné Dembélé d’ajouter : « Cette ville regorge de plusieurs potentialités artistiques et culturelles », c’est la renaissance du festival de Kita.
« L’idée de ce festival est partie du lancement de mes albums qui ont eu lieu à Kita », a confié l’initiateur et directeur du festival, Mamadou Tounkara. « Vu l’absence d’évènement culturel à dimension nationale, j’ai pris l’initiative de mettre en route ce festival en accord avec les autorités locales, administratives et politiques de Kita », a-t-il expliqué. Cette première édition va rendre hommage à des artistes qui ont donné sa célébrité à une ville qui a vu naître nombre d’hommes de culture et d’artistes qui ont fait connaître le Mali dans le monde. Au nombre de ceux-ci Massa Makan Diabaté, Bako Dagnon, Kandia Kouyaté ou encore Moussa Konaté.
« Ce festival n’est pas pour Madou, mais pour la jeunesse de Kita ^ », a insisté le promoteur. C’est le fruit d’un projet commun qui incarne la solidarité, la paix et la réconciliation. L’objectif de ce rendez-vous culturel est de proposer des pistes de développement. C’est aussi une occasion pour renforcer le patriotisme pour le développement d’une nation de paix et de pardon. Ce festival est un moyen de rendre hommage à des artistes qui ont toujours montré leur amour et engagement pour la capitale de l’arachide. Ils seront décorés à l’issue de la manifestation.
Durant deux jours, les festivaliers auront un programme bien fourni, à commencer par une manifestation populaire et folklorique suivie de la remise de diplômes de reconnaissance, de prestations d’artistes, de visites touristiques, de causeries, de contes et de conférences débats sur des thèmes en relation avec le développement de Kita. La prestation de l’artiste internationale Adja Soumano clôturera le festival.
Une dizaine de jeunes artistes de Kita ont été sélectionnés pour l’occasion. Ils ont suivi un stage de perfectionnement d’une semaine avec des professeurs de musique venus pour la circonstance. Le meilleur d’entre eux sera soutenu par le festival jusqu’à la sortie de son premier album.
A 182 kilomètre de Bamako, Kita dispose d’un riche patrimoine culturel que le festival offre l’occasion de découvrir. Cet évènement était très attendu par la population. Déjà l’affluence est sensible. Tous les grands axes affichent des banderoles annonçant l’événement. « Kita mérite aujourd’hui un véritable festival, capable de rivaliser avec tous les grands festivals africains car nous avons des compétences pour le faire», estime le représentant des jeunes.
« Je suis très contente de participer à ce festival, car c’est la première fois que je vivrais un festival à Kita », confie une jeune fille âgée d’environ 17 ans. Une autre femme abonde dans le même sens en relevant que tout le monde organise des festivals et pourquoi pas Kita. « Nous sommes très connus à travers nos griots ». Rendez-vous est donc pris pour le 20 février à Kita.
A. SOW
source : L Essor