C’est dans le deuil que le Président de l’URD, l’honorable SoumaïlaCissé a présenté ses vœux de l’année 2019 à la presse nationale et internationale, suite au décès du premier vice-président de l’Union des jeunes, Baba Sow. Dans ses vœux, le Chef de file de l’opposition a axé son intervention sur les violations de la liberté de presse, puis brossé de façon succincte le bilan de la vie du pays en insistant sur le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, le dialogue politique.
Cette cérémonie émotionnelle de présentation de vœux de SoumaïlaCissé à la presse a enregistré la présence de plusieurs responsables et militants de l’URD et des représentants des partis amis.
Hommage aux journalistes tués et emprisonnés en 2018
A la suite d’Alexis, l’honorable président de l’URD a d’abord exprimé son soutien et sa compensions aux professionnels de médias. Se basant sur lebilan macabre de l’ONG Reporters Sans Frontières, le chef de file de l’opposition politique a indiqué que : « l’année 2018 a été particulièrement éprouvante pour les professionnels de la communication, en général, et des journalistes, en particulier. 80 journalistes, tous supports confondus, ont été tués, en faisant leur métier, tués tout simplement en voulant informer, contre 65 décès enregistrés en 2017 ».
Selon lui, cette hausse de la violence perpétrée contre les journalistes est tout simplement inacceptable. A cet effet, il a repris une assertion de Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters Sans Frontières: « La libération de la haine contre les journalistes est l’une des pires menaces pour les démocraties ». Aussi, il a rappelé une autre déclaration du même auteur: «contester aujourd’hui la légitimité du journalisme, c’est jouer avec un feu politique extrêmement dangereux». Aux dires de Soumaïla, l’URD partage entièrement ce constat et rappelle sa disponibilité à approfondir et à appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre ces exactions indignes de notre époque.
Il a également indiqué que si le nombre de journalistes tués en 2018 a connu une hausse, le nombre de journalistes emprisonnés a connu aussi une hausse inquiétante, 348 contre 326 en 2017, soit une augmentation de 7%.A en croire le Chef du parti de la poignée de main, nul ne doit se taire face à de telles situations. Il a soutenu que la liberté d’expression chèrement acquise doit être jalousement entretenue pour le confort de la démocratie.
Déplorant la situation alarmante du paysage médiatique de notre pays, il a noté qu’il est temps pour le Mali d’aller vers la DÉPÉNALISATION des délits de presse. Pour lui, « une presse libre est la condition d’une démocratie vivante et respectueuse de ses citoyens, ne l’oublions jamais! ». A cette occasion, le président de l’URD n’a pas oublié de rappeler la disparition mystérieuse du journaliste Birama Touré depuis bientôt 4 ans. Toutefois, il a ajouté que les auteurs de ce crime ne pourront jamais échapper à la justice divine ! Dans cette même veine, l’honorable Cissé a dénoncé l’enlèvement du journaliste IssiakaTamboura vers Douentza, du juge Soungalo, du gendarme Mamadou Diawara, du préfet de Tenenkou, de la dame Sophie Petronin etc. Il a ajouté qu selon le Rapport 2018 de Reporters sans frontières, le Mali s’est classé 115ème sur 180 pays évalués en matière de liberté de presse. Cependant, il dira qu’il est plus que nécessaire pour notre pays d’avoir une presse de qualité, disposant de moyens adéquats et de personnels bien formés, gage de saine information.
Un bilan mitigé de la vie nationale
Comme on pouvai s’y attendre, le Chef de file de l’opposition a également mis à profit cette rencontre pour évoquer les sujets brulent de l’heure. De ce fait, il a retenu que depuis 2013, la situation sécuritaire, économique et sociopolitique de notre pays s’assombrit d’année en année et en réalité de jour en jour.A ses dires, les populations assistent impuissantes à la dislocation des fondements de notre Nation.
Selon lui, aujourd’hui, les Maliens vivent dans une angoisse permanente, nourrie par une pauvreté indescriptible, une misère sans nom et une insécurité totale.
Pour preuve, le député élu à Niafunké a évoqué les grèves et manifestations qui se tiennent pour dénoncer la vie chère, la violation de la Constitution, le projet de découpage territorial, le projet de loi d’entente nationale, et bien d’autres encore.
Abordant la situation sécuritaire du pays, Soumi a souligné que ce début d’année a étéparticulièrement meurtrier à koulongo, Ménaka, Ansongo, Koro, Douentza, Aguelhok, Tominian, Saye. C’est pourquoi, il a affirmé que la douleur des maliens est immense, l’incompréhension est totale.
« Ces exactions ne doivent jamais restées impunies », a-t-il lancé. Il a poursuivi en disant que : « Face à l’ampleur de tels drames, l’Urd réclame haut et fort la mise en place d’une commission d’enquête internationale à l’effet de situer toutes les responsabilités afin de punir sévèrement les auteurs et leurs complices ». Pour réussir leur mission, SoumaïlaCissé a fait comprendre que nos forces armées et de sécurité doivent être impérativement équipées et formées.Pour ce faire, il a martelé qu’ « aucune indiscipline ni délinquance financière ne doit être tolérée dans la gestion des ressources allouées à nos forces armées et de sécurité ».
Les recommandations de l’URD pour une sortie de crise
Engagé pour une sortie de crise, le n°1 de l’URD a fait savoir que notre pays a besoin de larges concertations entre toutes les forces vives de la Nation. Afin de relever ce défi, il a signalé que : « Le Dialogue Républicain que réclame avec force l’opposition politique doit aboutir à un ACCORD POLITIQUE permettant le consensus nécessaire sur les réformes institutionnelles et politiques pour une sortie de crise réussie ».
Toutefois, il exige un Dialogue Politique sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent. Pour lui, quelle que soit la forme du Dialogue, les décisions doivent aller uniquement dans l’intérêt du Mali, dans le sens de l’avenir de notre pays et du bien être de nos concitoyens.
Il a exhorté les journalistes à continuer à dénoncer les maux qui minent notre société. « Vos dénonciations des maux ainsi que vos révélations des scandales financiers et autres dérives du régime en place constituent un apport inestimable en vue de la quête de la bonne gouvernance et de la gestion saine des deniers publics », a conclu le Président de l’URD.
Jean Goïta
Source: La Lettre du Peuple