La décapitation d’un otage français en Algérie par un groupe lié à l’organisation Etat islamique (EI) provoquait mercredi une vive émotion en France parmi les citoyens et la classe politique.
Effroi devant la barbarie. Soutien de la Nation tout entière à la famille d’Hervé Gourdel. La France ne cèdera jamais, a déclaré le Premier ministre français Manuel Valls sur son compte Twitter, suivi de ses initiales pour signifier qu’il a lui-même rédigé le message.
C’est un deuil national, a déclaré à la presse le maire de Nice (sud), Christian Estrosi (UMP, opposition de droite), ami d’Hervé Gourdel et de sa famille. La France est frappée durement à travers l’un de ses enfants, a-t-il ajouté.
Pour Elisabeth Guigou (Parti socialiste), présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, c’est une tragédie nationale. Il faut résister. Ce sont des tueurs, a-t-elle dit.
C’est l’ensemble de la communauté nationale qui ressent ce deuil avec une très grande émotion, mais qui s’en trouve d’autant plus unie, a déclaré le secrétaire général de l’UMP, Luc Chatel.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a, lui, demandé instamment aux autorités françaises que ce crime ne demeure pas impuni.
Des proches, des voisins et des passants étaient épouvantés mercredi à Nice, devant l’immeuble où habitait Hervé Gourdel, après la revendication de sa décapitation par un groupe jihadiste.
Sortis en larmes du petit immeuble à l’italienne, aux couleurs ocres et aux volets marrons, Patrick et son épouse, proches voisins de ce guide de haute montagne, étaient très éprouvés par le drame.
J’étais très inquiet, ça fait deux jours que je pleure. Je craignais que ce groupe jihadiste nouveau veuille marquer le coup, a dit ce voisin et ami, qui pratiquait assidûment la montagne avec Hervé Gourdel. Le gouvernement n’avait pas besoin d’afficher ses positions comme ça, a-t-il estimé.
A la suite des menaces proférées par le groupe jihadiste, Paris avait affirmé sa volonté de ne céder à aucun chantage, aucune pression, aucun ultimatum.
Est-ce qu’il ne fallait pas avoir un peu plus de réserve au niveau des plus hautes autorités de notre pays pour qu’au moins on ne les excite pas davantage, en disant on continue ?, a dit à l’AFP, très ému, Laurent Gény, qui avait fondé une entreprise d’événementiel sportif avec le guide de haute montagne enlevé en Algérie.
On ne lui a pas laissé de chance à Hervé, on ne lui a pas laissé un petit peu de temps, a-t-il ajouté.
Soit les autorités algériennes auraient pu le libérer parce qu’elles étaient en cours de ratissage de la zone, a-t-il argumenté. Soit il se libérait lui-même car il en avait les capacités. Il fallait juste un petit peu de temps.
Le président français François Hollande a condamné mercredi à New York, où il participe à l’Assemblée générale de l’Onu, le lâche et odieux assassinat de cet otage, soulignant qu’il renforçait sa détermination à lutter contre le terrorisme.