Bilan des politiques et réformes engagées par le gouvernement, remerciements aux partenaires, suivi de la conférence des donateurs Bruxelles pour le Mali, relations Mali-UE et UE-Afrique, sécurité au nord Mali et dans la région du Sahel, telles sont les questions essentielles qui étaient au centre des échanges
En marge des deux importantes réunions auxquelles il a participé mercredi et jeudi derniers à Bruxelles (respectivement sur le suivi de la Conférence des donateurs de Bruxelles pour le Mali 2013 et la sécurité au Sahel), le Premier ministre, Oumar Tatam Ly a eu une série de rencontres et d’entretiens avec les responsables de l’Union européenne. A Paris, où il s’est également rendu, Oumar Tatam Ly s’est entretenu avec son homologue Jean Marc Ayrault et le ministre des Affaires étrangère, Laurent Fabius.
A Bruxelles, le chef du gouvernement a rencontré José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, le président du Conseil européen Van Rompuy, Kristalina Georgieva, membre de la Commission européenne chargée de la Coopération internationale, de l’Aide humanitaire et la Réaction aux crises. Au cours des points de presse qu’ils ont conjointement animés et dans les déclarations qu’il a faites, Oumar Tatam Ly a expliqué qu’il était venu présenter à la Communauté internationale et à l’Union européenne, en particulier, les politiques et réformes engagées par le gouvernement qui consacrent le retour à la normalisation constitutionnelle et institutionnelle au Mali. Le Premier ministre a saisi l’opportunité pour remercier l’ensemble des partenaires qui ne ménagent aucun effort pour accompagner notre pays. « Je suis venu particulièrement chez Barroso pour le remercier pour l’accompagnement constant de l’UE dans le cadre du règlement du conflit et particulièrement pour sa contribution importante à la sécurité, à la reconstruction de l’Armée, à la reforme en profondeur des forces de sécurité du Mali, au respect de ses engagements vis-à-vis de notre pays et pour le financement accordé dans le cadre du 11eme FED ».
Les responsables de l’Union européenne eux, souligneront que le nombre de conférences internationales que Bruxelles héberge sur le Mali et le Sahel témoigne de toute l’importance que l’Union accorde à notre pays et aux efforts de ses populations pour surmonter les difficultés d’un passé récent. Ils se sont réjouis du fait que les échanges ont permis de dresser le bilan du travail accompli ces derniers mois, un bilan jugé positif.
Van Rompuy et José Manuel Barroso, ont également félicité le Premier ministre pour les progrès accomplis depuis sa nomination à la tête du gouvernement, il y a six mois avant de saluer les efforts du pays, notamment en ce qui concerne le bon déroulement des élections de 2013, qui traduit la volonté du peuple en faveur du retour à l’Etat de droit, à la paix et à la sécurité. Le gouvernement a placé la restauration de l’ordre constitutionnel, d’importantes réformes dans les domaines de la décentralisation, de la lutte contre la corruption, de la promotion du dialogue inclusif et de la réconciliation nationale au cœur de son programme. L’UE salue cette décision, partage ces objectifs et accompagnera le Mali dans cette voie ont-ils déclaré. Outre cela, la restauration effective de l’Etat et des services publics sur l’ensemble du territoire national est cruciale pour la stabilité aussi bien que la tenue des pourparlers inclusifs avec les communautés et les groupes armés du Nord du Mali comme prévu, afin qu’ils aboutissent à un accord de paix définitif.
Evoquant les relations UE-Mali, ils souligneront que l’assistance de l’Union au Mali est multiforme. Elle est à la fois politique, sécuritaire et intervient en matière d’aide au développement et de réponse à la crise humanitaire.
CINQ MILLIARDS D’EUROS POUR LE SAHEL. Autre point de satisfaction : la Commission européenne tient fermement ses promesses par rapport aux engagements pris à Bruxelles en mai 2013, en faveur de notre pays. C’est ainsi que l’intégralité des 523 millions d’euros promis a été engagée et sur ce montant 238 millions d’euros ont déjà été déboursés. Par ailleurs, si l’UE à elle seule ne peut pas apporter une aide durable, elle a accru de manière substantielle son appui financier ont-il indiqué. « Notre aide a été et restera tangible. Notre soutien restera important dans le futur avec une enveloppe initiale du 11ème FED de 615 millions d’euros pour la période 2014-2020 pour le Mali. Donc il est en croissance par rapport à la période antérieure », a souligné Manuel Barroso. Toutefois, les efforts déployés par notre Etat resteront vains si le reste du Sahel n’est pas sécurisé ont-ils estimé. Raison pour laquelle, l’UE est décidée à poursuivre son action dans la région du Sahel dans son ensemble, dans le cadre d’une stratégie globale qui comprend tant une dimension sécurité que de développement. Elle envisage de mobiliser environ 5 milliards d’euros pour le Sahel pour la période 2014-2020. Van Rompuy a annoncé qu’il se rendra prochainement dans notre pays pour discuter avec les autorités.
Malgré l’ampleur des défis, les représentants de l’UE ont exhorté nos autorités à poursuivre avec détermination leur objectif de restaurer l’ordre constitutionnel, de promouvoir l’Etat de droit et de parvenir à une paix durable en instaurant la sécurité sur l’ensemble du territoire. C’est la seule façon, selon eux, de parvenir à la paix durable à la prospérité et au bien être des Maliens.
En dehors du Mali, les interlocuteurs ont discuté des relations entre l’Europe et l’Afrique. Dans ce cadre, il a été question du 4ème sommet UE- Afrique qui se tiendra les 2 et 3 avril prochains à Bruxelles et qui sera un évènement important dans les relations entre les deux continents.
A Paris, Le chef du gouvernement a fait le point de l’évolution de la situation dans notre pays avec son homologue français Jean Marc Ayrault et au ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. « Nous sommes venus faire le point de la situation de notre pays et remercier les autorités françaises pour leur accompagnement constant. Nous sommes dans une phase de redressement. Nous avons un engagement réciproque avec la Communauté internationale et il est important que nous lui fassions le point à intervalles de temps réguliers. Nous avons présenté ce que nous avons mis en œuvre comme politiques et engagements. La situation sécuritaire dans le nord reste fragile mais le pays se reconstruit. Les difficultés demeurent, mais les perspectives sont chaque jour davantage meilleures », a expliqué Oumar Tatam Ly. Laurent Fabius a abondé dans le même sens que les responsables de l’UE. Le ministre français des Affaires étrangères a réaffirmé le soutien de son pays au Mali dans son combat pour la paix, la sécurité et le développement. La France accompagnera les réformes ambitieuses en faveur du rétablissement de l’Etat et du service public ainsi que le processus de dialogue inclusif qui a pour objectif final la réconciliation durable a indiqué Laurent Fabius.
Envoyée spéciale
F. MAÏGA