La MINUSMA a publié, hier mardi 2 février, sa note trimestrielle sur les tendances des violations et abus de droits de l’homme au Mali pour la période du 1er juillet au 30 septembre 2020. Il ressort que même si ces exactions sont toujours présentes, elles connaissent néanmoins une légère baisse par rapport au deuxième trimestre de l’année écoulée.
En effet, cette note trimestrielle présente les violations et abus de droits de l’homme, tels que documentés par la Division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA, à travers des missions régulières d’observation, d’établissement des faits et d’enquêtes conduites par les équipes des bureaux de droits de l’homme de Gao, Kidal, Ménaka, Mopti, Tombouctou et Bamako qui couvre le district de Bamako et les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et Sikasso, ainsi que les unités thématiques de la Division basées à Bamako.
Ainsi, dans le document, il a été indiqué qu’entre le 1er juillet et le 30 septembre 2020, la situation des droits de l’homme est demeurée préoccupante sur l’ensemble du territoire national, notamment dans le nord et le centre ainsi que dans les régions de Kayes et Sikasso et caractérisée par une crise politique ayant abouti à un changement de pouvoir.
Durant cette période, la mission onusienne au Mali a relevé 483 violations et abus de droits de l’homme ayant causé la mort de 176 personnes dont 13 enfants et huit femmes. Ces données représentent une baisse de 23,6 % par rapport aux violations et abus documentés au cours du trimestre précédent (1er avril au 30 juin 2020), période au cours de laquelle la Division avait enregistré 632 violations et abus de droits de l’homme ayant causé la mort d’au moins 323 personnes.
Sur ces faits documentés par la MINUSMA, 197 violations des droits de l’homme sont imputables aux forces de défense et de sécurité nationales. Aussi, les éléments de la Force conjointe G5 Sahel (FC-G5S) se sont rendus responsables d’au moins sept violations des droits de l’homme. Quant aux groupes terroristes tels qu’AQMI, Ansar Eddine, la Katiba Macina, JNIM, l’EIGS, Al Mourabitoune et autres groupes similaires, ils sont impliqué dans pas moins de 73 abus de droits de l’homme.
Dans le document, il a également été précisé que les groupes armés signataires ont été responsables de 58 abus des droits de l’homme. De leurs côtés, les milices et autres groupes armés ou d’autodéfenses communautaires ont perpétré 146 abus des droits de l’homme. Par ailleurs, deux abus des droits de l’homme ont été perpétrés par des groupes armés non identifiés.
Pour la MINUSMA, la situation sécuritaire dans le pays est toujours aussi préoccupante. Toutefois, les zones où elle s’est davantage dégradée c’est surtout dans les régions dites du centre à savoir Mopti et Ségou. En effet, dans ces zones c’est surtout l’exacerbation des tensions intercommunautaires entre membres des communautés dogon et peule qui cause le plus d’inquiétude avec son lot de morts, de blessés et surtout de personnes déplacées et réfugiées. A cette situation s’ajoutent aussi les opérations militaires antiterroristes au cours desquelles on assiste très souvent à des violations des droits de l’homme imputables aux forces de défense et de sécurité maliennes et aux forces internationales.
Massiré DIOP
Source: l’Indépendant