La rubrique « Ceux qui ne mouillent pas le maillot » s’intéresse cette semaine à une structure stratégique du pays : l’Autorité routière du Mali. Une structure censée jouer un rôle central dans l’entretien et la gestion du réseau routier, mais qui, à ce jour, laisse bien des observateurs perplexes.
Dirigée par une responsable appelée à impulser une nouvelle dynamique, l’Autorité routière semble pourtant manquer de vision claire. Il est temps pour cette dirigeante de réfléchir sérieusement à des stratégies concrètes pour relancer l’efficacité de sa structure. Car il faut le dire : le Mali n’a que rarement bénéficié de cadres compétents à la tête de cette entité, capable d’en faire un levier de développement durable.
Et pourtant, dans un passé récent, l’Autorité routière générait des recettes substantielles, renforçant les caisses publiques. Mais aujourd’hui, une zone d’ombre plane sur sa rentabilité réelle. Qu’en est-il des recettes ? Quelle est leur ampleur ? Comment sont-elles utilisées ? Autant de questions sans réponse. Ce flou total alimente les soupçons.
Un autre sujet qui fâche, c’est la gestion des péages routiers. Il est évident qu’ils rapportent de l’argent. On ne peut le nier. Mais à quoi servent exactement ces revenus ? Rien n’est dit publiquement. Un silence radio inquiétant entoure cette manne financière pourtant bien visible au quotidien.
Certains estiment même que les routes ne sont pas entretenues parce que l’argent ne rentre pas, ou pire, parce qu’il est détourné vers d’autres destinations. Une chose est sûre : si l’argent des péages est bien collecté, pourquoi alors certaines sections de routes, souvent situées juste après les postes de péage, sont-elles dans un état de délabrement avancé ? C’est une question fondamentale que les responsables de l’Autorité routière doivent avoir le courage de traiter publiquement.
Si l’Autorité routière ne souhaite plus faire l’objet de critiques récurrentes et de propos accusateurs, elle doit rendre des comptes sur la gestion des recettes issues des infrastructures routières, notamment les péages. La transparence est une exigence citoyenne. À défaut, elle risque de rester dans cette catégorie que nous dénonçons : ceux qui ne mouillent pas le maillot.
Abdourahmane Doucouré
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