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Une tournée pour rassurer et renforcer les liens

La visite de Serguei Lavrov en Afrique vise à renforcer les liens entre la Russie et le continent sur fond de guerre en Ukraine et ses répercussions.

 

Après l’Egypte, la République du Congo et l’Ouganda, le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, est à Addis Abeba en Ethiopie. La mini-tournée africaine de Serguei Lavrov en Afrique à un double objectif : il s’agit d’abord de rassurer les partenaires africains de Moscou que les exportations de céréales russes seront assurées car pour les pays africains, l’enjeu est capital.

Le Soudan ou l’Egypte dépendent, par exemple, jusqu’à 80% de l’importation de blé en provenance de Russie et d’Ukraine.

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la flambée des prix des denrées alimentaires met également en danger des millions de foyers sur le continent. Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA) et Moussa Faki Mahamat, chef de la Commission de l’UA, s’étaient d’ailleurs rendus à Sotchi, en Russie, pour demander la reprise de l’acheminement des céréales et des engrais vers l’Afrique.

Ce qui fait dire à Arthur Banga, historien à l’Université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, que l’Afrique peut profiter de la rivalité entre la Russie et l’Europe sur le continent africain.
” Aujourd’hui, l’Afrique est devenue un véritable enjeu de géopolitique. La question qu’on peut se poser maintenant, c’est qu’est-ce que la Russie met dans la balance ? Comment les Etats Africains vont surfer sur cette rivalité autour de l’Afrique et en quoi cela peut être bénéfique pour l’Afrique ?” s’interroge l’historien.

Une tournée de préparation

Le second objectif de la tournée africaine de Serguei Lavrov est de préparer le prochain sommet Russie-Afrique après celui de 2019 à Sotchi. Arthur Banga estime aussi que la Coopération avec la Russie arrange les affaires de certains despotes africains car Moscou n’aborde pas la question des droits de l’Homme.
Pour certains régimes, la Russie ne touche pas à ces sujets là qu’elle considère comme des sujets internes. Donc, pour certains régimes, c’est du pain béni. Mais les Africains doivent se poser aussi des questions sur ce qu’ils gagnent dans ce genre de sommet.

Depuis plusieurs années, la Russie se présente comme une solution de remplacement aux pays occidentaux sur le plan sécuritaire, notamment avec la présence des mercenaires russes de Wagner au Mali et en Centrafrique.

Sur le plan économique, la Russie tente aussi d’étendre sa présence à d’autres régions et secteurs comme la construction en Egypte d’une centrale électrique à quatre réacteurs, confiée à l’entreprise publique russe d’énergie atomique Rosatom.

En République du Congo, une entreprise russe étudie les possibilités de construction d’un important oléoduc pour acheminer le pétrole de la ville de Pointe-Noire vers le nord du pays.

Enfin, sur le plan politique, il faut rappeler que début mars à l’Onu, dix-sept pays africains se sont abstenus lors du vote d’une résolution pour condamner l’invasion de l’Ukraine.

Source : DW

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