Alors que les députés français viennent de supprimer la notion de «détresse» dans l’accès à l’ IVG, l’avortement fait de nouveau débat en France. Dans l’hémicycle, mais pas seulement. Le gouvernement a souhaité rendre plus visible son site d’information sur l’interruption volontaire de grossesse et occuper massivement le terrain d’Internet jusque-là monopolisé par les anti-IVG.
C’était une volonté délibérée du gouvernement que d’occuper le terrain du web, celui des réseaux sociaux et des moteurs de recherche. Pourquoi ? Parce que les femmes s’informent souvent dans un premier temps de manière anonyme sur Internet et que les « pro-life », les militants antiavortement l’avaient fort bien compris.
En faisant une recherche sur Internet sur le sujet, les premiers sites référencés étaient des sites antiavortement, fournissant une info orientée, trompeuse, décourageante, et culpabilisante, le tout sous des allures de sites officiels. Fin septembre, Marisol Touraine lance donc un nouveau site ivg.gouv.fr pour regrouper les adresses, les conseils, les informations pratiques sur l’avortement.
Influer sur l’agorythme Google
Le site doit être accessible à tous, donc visible. S’engage alors une bataille du référencement pour couper l’herbe sous les pied des « anti ». Une bataille pour influencer l’algorithme du célèbre moteur de recherche grâce à des mots clés pertinents, des liens hypertextes à foison, et la reprise du site officiel sur les blogs et sites de référence, en matière médicale notamment.
Pour faire simple, plus le site est présent, plus il reçoit de visites, plus on parle de lui et plus l’algorithme de Google le repèrera et le classera comme site ayant autorité sur le sujet. Et la stratégie est payante parce que si vous tapez aujourd’hui les trois lettres IVG dans le célèbre moteur de recherche, le site officiel voulu par le gouvernement est désormais la première réponse fournie.
Un clic citoyen
Les experts en référencement qui ont travaillé sur cette stratégie misaient sur un engagement citoyen. Et c’était bien vu. Rien de tel que l’interactivité via les réseaux sociaux pour mobiliser autour d’un sujet. On parle de viralité. Sur les murs d’actualité Facebook, le jour du vote à l’Assemblée nationale, vos amis vous ont peut-être invité à faire un clic citoyen pour contrer les anti-IVG.
Un timing parfait qui permet donc au site de se placer en tête des réponses sur l’IVG afin que chaque femme ait accès à une information fiable, neutre et respectant son libre choix.
rfi