La crise ukrainienne traîne en longueur. Les manifestants campent, dans tous les sens du terme, mais la semaine s’annonce riche en rendez-vous potentiellement décisifs. Sur le plan diplomatique, un sommet Russie-Union européenne se tiendra demain, mardi 28 janvier. Surtout, il y aura la session extraordinaire du Parlement à Kiev.
Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio
La session extraordinaire du Parlement ukrainien, demain mardi, est un rendez-vous très important qui permettra peut-être de clarifier les choses après l’offre faite par le président à l’opposition. Viktor Ianoukovitch a fait une importante concession en proposant les postes de Premier ministre et de vice-Premier ministre à deux leaders de la contestation.
Mais ces derniers, qui ont été assez flous sur leurs ambitions, ont rejeté globalement l’offre et se méfient d’un cadeau empoisonné. Ils demandent plus : l’organisation d’une élection présidentielle dès cette année. Les manifestants, eux, affirment qu’ils ne partiront pas tant que le président ne quittera pas le pouvoir.
Défections
Alors, y a-t-il encore une solution politique ou le scénario de la violence va-t-il s’imposer ? Le parti de Viktor Ianoukovitch est majoritaire au Parlement, mais l’opposition espère allier des membres du Parti des régions, encouragé par deux défections de taille ces derniers jours.
Chaque camp continue d’appeler publiquement à une issue pacifique. C’est aussi le sens des messages adressés aux parties ukrainiennes par des responsables européens dont la chef de la diplomatie, Catherine Ashton, qui sera d’ailleurs jeudi à Kiev.
Le ministère de la Justice occupé
Sur le terrain, en tout cas, en dépit du froid glacial, la détermination n’est pas entamée. Les manifestants renforcent les barricades. Et cette nuit, un groupe a même investi un nouveau bâtiment, celui du ministère de la Justice, dont le ministre menace ce lundi matin de demander l’instauration de l’état d’urgence si les manifestants ne libèrent pas l’édifice. L’opposant Vitali Klitschko est venu tenter de convaincre les manifestants de partir, mais sans succès.
Source: RFI