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Turquie: le gouvernement Erdogan poursuit son grand nettoyage dans la police et la justice

premier ministre turc recep tayrip erdogan

Après la mutation d’une centaine de magistrats mardi, la presse locale fait état ce mercredi d’une nouvelle purge visant 470 agents de la sûreté à Ankara et à Izmir, un mois après la révélation d’un scandale de corruption visant des proches de l’élite islamo-conservatrice du pays.

L’épuration sans précédent se poursuit dans la police et la justice, sur fond de scandale de corruption visant l’entourage du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, issu du Parti de la justice et du développement (AKP).

En début de journée, ce mercredi 22 janvier, dans ce qui est la plus grande vague de limogeages et de mutations de l’histoire en Turquie, pas moins de 96 juges et procureurs se sont vus changés d’affectation d’un seul coup. Parmi eux des ténors des grands procès antiputsch de ces dernières années. Et le tout dans une ambiance de règlements de compte, d’ouvertures de poursuites, d’accusations et de menaces, jusque dans l’entourage du ministre lui-même.

Mais le pire est ce qui se passe au sein de la police, où ce jeu de chaises musicales donne le tournis. A la direction de la Sûreté d’Ankara, avec 470 changements de postes ce mercredi 22 janvier, il ne reste plus le moindre fonctionnaire d’avant le début de l’enquête, le 17 décembre. Le gouvernement leur reproche d’avoir pris part aux enquêtes anticorruption lancées par les procureurs sans en référer à leur hiérarchie. Tous les 1 500 policiers ont été déplacés. A Istanbul, des dizaines de réaffectations ont également eu lieu hier. Il y a eu au total 1 612 changements de poste en 35 jours. Avec les autres grandes villes, depuis un mois, pas moins de 4 000 policiers, du plus bas au plus haut grade, ont perdu leur place.

Tout cela inquiète l’opposition, mais aussi l’Union européenne (que la Turquie aspire à intégrer).

A Bruxelles, le Premier ministre turc a défendu mardi sa thèse du complot pour justifier la reprise en main de la police et de la justice, infiltrées selon lui par la confrérie Gülen, l’ancien allié de l’AKP accusé d’être à l’origine de la tourmente.

Ces purges massives ne sont pas le seul motif d’inquiétude. ll y a aussi cette réforme judiciaire, en discussion au Parlement depuis mardi. Elle doit placer les magistrats directement sous tutelle de l’exécutif. De quoi alimenter, encore un peu plus, les craintes d’ene dérive autoritaire du gouvernement turc de M. Erdogan.

Pour Jean Marcou, chercheur à l’Institut français d’études anatoliennes d’Istanbul, cette nouvelle vague de purges s’inscrit dans la continuité :

« Même pendant les coups d’État, on n’a pas assisté à une telle purge de la police. Le gouvernement est en train progressivement de remettre en cause les éléments fondamentaux de la séparation des pouvoirs et de l’État de droit en Turquie. Il est assez surprenant qu’il ait pu aller jusque-là. Cela montre que le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan est finalement, de ce point de vue, plus résistant que ce que l’on pouvait penser lorsqu’il y a eu ce séisme politique qu’a été la révélation des scandales en décembre. Mais, malgré tout, l’affaire n’est pas encore terminée. »

rfi

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