Tunisie – L’Assemblée constituante tunisienne voterait samedi l’un des points les plus litigieux à l’heure actuelle au sein de la classe politique à savoir l’amendement de la loi portant sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics principalement au niveau du retrait de confiance du gouvernement, a-t-on appris vendredi d’une source de la Constituante.
En effet, une grande frange de l’opposition tunisienne réclame une majorité de deux tiers suffisante pour approuver une motion de censure à l’encontre du gouvernement. Cependant, les islamistes du parti Ennahdha (majoritaires à l’Assemblée) s’attachent de plus en plus à la majorité absolue, soit 50%+1.
Le même jour (samedi) dans l’après-midi, le nouveau chef du gouvernement désigné Mahdi Jemaa devrait présenter officiellement au président de la République Moncef Marzouki la composition définitive de son cabinet.
L’Assemblée votera dimanche la nouvelle Constitution dans son intégralité (dans une première lecture, majorité de deux tiers requise), après quoi, les trois présidents (Assemblée, République et gouvernement) assisteraient lundi à une séance exceptionnelle pour parapher la nouvelle Constitution.
Des sources sous couvert d’anonymat ont confirmé que le nouveau gouvernement de Mahdi Jemaa comportera 20 ministres dont un ministre déjà en exercice au sein de l’actuel gouvernement démissionnaire d’Ali Laarayedh, faisant allusion à Lotfi Ben Jedou ministre de l’Intérieur.
Connue sous l’appellation de “petite Constitution”, la loi portant sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics stipule que le président de la République Moncef Marzouki aura 24 heures pour soumettre la nouvelle composition gouvernementale (déjà présentée officiellement) au président de la Constituante, Mustapha Ben Jaafar.
Ce dernier, aura quant à lui trois jours pour convoquer les députés en séance plénière afin d’approuver le nouveau gouvernement.
Ainsi (si le compte est bon), mercredi prochain serait le dernier ultimatum pour avoir un nouveau gouvernement tunisien avalisé par les 217 élus du peuple. Après quoi, le siège du gouvernement à Tunis serait la scène d’une cérémonie officielle de passation de pouvoir, conformément à la tradition tunisienne postrévolutionnaire.