Des heurts ont opposé vendredi matin la police tunisienne à quelques centaines de chômeurs qui ont tenté de forcer l’entrée du siège du bureau du gouverneur régional de Gabès (sud-est).
Les manifestants ont jeté des pierres sur la police, qui a répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et en pourchassant les protestataires dans les rues adjacentes.
Ces chômeurs, des jeunes pour la plupart, réclament des emplois dans la société de l’environnement relevant du Groupe chimique tunisien (GCT), à la suite d’une rumeur faisant état d’une campagne de recrutement au sein de cette entreprise.
“Les informations qui circulent sur l’octroi de contrats de travail n’ont aucun fondement”, a dit à l’AFP le patron de l’entreprise, Sadok Bouhlila.
Des renforts policiers ont été déployés dans la ville, près de centres commerciaux et de banques, pour prévenir d’éventuels pillages.
Le Groupe chimique tunisien, une société publique exploitant les mines de phosphates et le retraitement de cette ressource naturelle servant en particulier à la fabrication d’engrais, est le principal employeur des régions de Gabès à Gafsa.
Ces trois dernières années, depuis la révolution de janvier 2011, la production de phosphates est en chute libre, l’activité étant paralysée par des mouvements sociaux à répétition malgré des milliers d’embauches pour désamorcer la fronde sociale.
La production de phosphates, qui n’est plus qu’à 30% de son niveau de 2010, était l’une des principales sources de devises de la Tunisie, cinquième exportateur mondial de phosphates.
La révolution tunisienne a été largement nourrie par la misère et le chômage. Déstabilisée par une crise politique et des conflits sociaux, l’économie reste anémique si bien que le chômage touche toujours plus de 15% de la population active et plus de 30% des jeunes diplômés.
© 2014 AFP