D’où venaient les attaquants du 14 avril à Tombouctou? Les hommes tués par les Casques bleus et les Français de Barkhane portaient tous un signe de reconnaissance à l’épaule: un morceau de tissu (type brassard) de couleur rouge.
Et l’examen de certains corps, même très abimés, a montré que des assaillants pourraient être originaires d’Afrique de l’est. Faut-il en conclure que des Somaliens ou des Soudanais opèrent désormais dans le Sahel?
Beaucoup de questions et peu de certitudes sur cette attaque complexe qui a bien failli très mal tourner pour les occupants du camp. Petit point de situation. Le JNIM a dévoilé les noms des assaillants de l’aéroport de Tombouctou, le 14 avril dernier. Il s’agit de Abou Mohamed Al-mouhajir, Souleymane Al-Mouhajir, Abd El-Woudoud Al-Mouhajir et Abd El-Hamid Al-Ansari. Sans doute des noms de guerre. En tout cas, les trois premiers noms montrent que ce sont véritablement des étrangers. Seul le 4e assaillant porte un nom local. De même qu’il a démenti la présence de femme au cours de cette attaque comme l’avait fait savoir le commandant de l’Opération Barkhane, le Général Bruno Guilbert. Pour le JNIM, il s’agit d’un mensonge comme pour le cas des soldats maliens tués en octobre dernier, au cours d’un raid de Barkhane, près d’Abeïbara, bien que les militaires français l’avait nié au départ.
Revendication:
Rappelons que le Groupe soutien aux musulmans et à l’islam (GSIM ou JNIM en anglais) a revendiqué l’attaque deTomboctou du 14 avril. L’objectif était de venger la mort de Haidar Al Maghribi, Qouteiba Al Ansari et Abou Abdallah Ahmed Alchinguiti, tués respectivement fin mars et début avril par Barkhane.
Court rappel de la chronologie de cette attaque:
12h15: infiltration dans l’enceinte du camp; un véhicule aux couleurs des forces maliennes (FAMA) et un petit groupe de futurs assaillants en tenue militaire pénètrent dans le site sans être inquiétés. Le véhicule repart.
14h50: tir d’une douzaine d’obus de mortier (de calibre 81 mm) sur le camp MINUSMA. Deux Nigériens sont blessés.
15h15: un convoi de quatre véhicules dont un maquillé aux couleurs de l’Onu et deux autres aux couleurs des FAMA forcent l’entrée du camp. Ces deux véhicules explosent dont l’un au niveau du camp français. L’autre a sauté près d’un blindé burkinabé. Les assaillants arrivés à 12h15 ouvrent le feu mais sont rapidement tués.
Le quatrième véhicule était équipé d’une arme lourde avec deux éléments à bord selon des témoins; il a pris position à 800m sur la route au nord de la ville et il ouvrira le feu sur les hélicoptères salvadoriens.
18h30: destruction du véhicule aux couleurs de l’Onu qui stationnait à l’entrée du camp.
19h: sécurisation du camp par les Burkinabés, les Suédois et Barkhane et de l’aéroport par les Ivoiriens.
Bilan:
1 Casque bleu burkinabé tué et 24 blessés dont 6 civils maliens, 9 Casques bleus et 9 soldats français.
Actualisation:
Le GSIM a commencé son opération médiatique en contredisant le général Guibert, patron de Barkhane (sur la présence d’une femme parmi les terroristes du 14 avril) et en publiant des photos des assaillants.
Avec Lignededefense