A onze jours des élections législatives anticipées, et face à la détermination des manifestants de l’opposition, le gouvernement thaïlandais a décidé d’imposer l’état d’urgence, pour une période de 60 jours. La mesure, qui entre en vigueur ce mercredi 22 janvier 2014, concerne Bangkok et sa proche banlieue, où plusieurs incidents violents ont éclaté ces derniers jours. Depuis le début du mouvement, fin octobre, 9 personnes ont été tuées dans des circonstances troubles. Le gouvernement a promis de ne pas utiliser la force. Retour sur plusieurs années de crise.
L’instabilité politique en Thaïlande dure depuis 2006 et la chute du Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé dans un coup d’Etat.
Cet événement a entraîné en 2010 d’importantes manifestations qui se sont soldées par la mort de plus de 90 personnes et ont fait 1 900 blessés, en majorité des partisans de Thaksin, qui vit aujourd’hui en exil. Depuis, le royaume connaît des crises à répétitions, d’autant que l’actuelle chef du gouvernement, qui a remporté haut la main les dernières législatives, est la soeur de Thaksin.
Depuis plus de deux mois, les opposants veulent chasser Yingluck Shinawatra du pouvoir. Ils l’accusent de corruption et d’être la marionnette de son frère. Pour calmer la contestation, la Première ministre a convoqué le 2 février des élections anticipées, mais le principal parti de l’opposition refuse d’y participer. Les manifestants exigent la création d’un « conseil du peuple non élu » et des réformes avant tout scrutin.
Après l’occupation de plusieurs ministères, des incidents qui ont fait 9 morts et des dizaines de blessés, des blocus pour tenter de paralyser la capitale, les opposants n’ont pas réussi à provoquer l’intervention de l’armée. Avec le déclenchement de l’état d’urgence, le gouvernement veut montrer qu’il est toujours à la manoeuvre.
rfi