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Test d’un missile téléguidé iranien : l’accord sur le nucléaire, la clé de tout ce qui se passe au Moyen-Orient

L’Iran a testé avec succès un nouveau modèle de missile balistique pouvant être guidé à distance jusqu’au moment de l’impact. Pourtant le pays a signé un accord avec les puissances mondiales visant à ne pas développer d’armes nucléaires.

 

centrale nucleaire bombe uranium

L’Iran a testé un nouveau missile baptisé Emad, capable d’être “guidé à distance”. Selon Hossein Dehghan, le ministre de la Défense, il s’agirait du “premier missile longue portée avec la capacité d’être guidé jusqu’au moment de la frappe de la cible”. Est-ce inquiétant alors que l’Iran a récemment signé un accord avec les puissances mondiales afin de ne pas développer d’armes nucléaires ?

Rolland Lombardi : Le ministre iranien de la Défense Hossein Dehghan a effectivement annoncé que l’Iran avait mené avec succès un test du nouveau missile à longue portée, Emad. Ce nouveau missile a une portée de 1 700 kilomètres et sa charge utile de 750 kg. Ce n’est pas le premier missile de la République islamique avec une telle portée puisque l’Emad est en fait une variante modernisée du Shahab-3, mis en service en 2003 et dont la portée est similaire. La différence majeure tient du fait que l’Emad représente par rapport au Shahab une avancée majeure en termes de technologie balistique puisque sa précision est de 500 mètres, alors que celle du Shahab n’est que de 2 000 mètres.

L’Emad dispose en effet d’un système de guidage et de contrôle avancé dans son cône de nez.

Certes, ce missile peut être équipé d’une charge nucléaire mais pour l’instant, l’Iran est justement tenu par l’accord signé en juillet dernier à Vienne avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies renforcés de l’Allemagne.

Dans  cet accord, l’Iran devait d’ailleurs attendre cinq ans pour acheter des armes lourdes et huit ans pour acquérir de la technologie lui permettant d’améliorer son programme de missiles balistiques. Mais cette clause ne concernait pas les programmes déjà en cours pendant les négociations comme celui de l’Emad.

Les Américains et surtout les Israéliens étaient d’ailleurs déjà bien au courant de l’avancée des travaux sur ce type d’armes… Par ailleurs, la très haute qualité des systèmes de défense aérienne conçus ou perfectionnés en permanence par les Israéliens (type Dôme de fer ou Patriot) permet, et permettra encore, à l’Etat hébreu de rester relativement serein face à ce danger, même si les risques demeurent toujours vivaces.

L’Emad est certes une arme de dissuasion envers Israël et l’Arabie Saoudite. Mais in fine, il est assurément plus une arme « interne » destiné à rassurer le guide suprême vieillissant et les ultra-conservateurs du régime…

Derrière l’accord sur le nucléaire iranien se cache sûrement d’autres relations entre Occidentaux et pays de la régions dont personne n’a entendu parler. Cet accord est-il ainsi la clé de tout ce qui se passe au Moyen-Orient actuellement ? Pourquoi ?

Il est évident qu’en marge des négociations sur l’accord du nucléaire iranien, d’autres discussions secrètes ont sûrement eu lieu concernant les différentes crises qui touchent la région. Pour les Occidentaux comme pour les Russes, l’Iran est incontournable dans la lutte contre Daech mais aussi dans toutes les résolutions des conflits comme en Syrie, en Irak, au Yémen ou en Afghanistan. N’oublions pas la coordination diplomatique et militaire, certes discrète mais déjà bien réelle, entre Américains et Iraniens en Afghanistan (contre les Talibans) et même en Irak ces derniers mois…

Pour Téhéran, l’accord avec le P5+1 est très positif. Au-delà de la levée des sanctions dans les secteurs de la finance, de l’énergie et des transports, prévue en janvier 2016 et de l’afflux massif de cash qui suivra, l’Iran réintègre ainsi la communauté internationale et redevient un interlocuteur de premier plan. Finalement, pour les Iraniens, faire une croix – pour l’instant – sur l’arme nucléaire est un moyen de redevenir peut-être à terme un des « gendarmes » de la région, comme il le fut par le passé. D’ailleurs, l’Iran, et certains dirigeants iraniens l’ont déjà intégré, n’a pas besoin de détenir l’arme nucléaire pour être beaucoup plus influent et efficace dans la région que ne l’est par exemple le Pakistan qui lui la possède…

La Turquie pourrait discuter avec la Russie et l’Iran dans le but de parvenir à une solution politique en Syrie. L’Iran semble jouer un rôle primordial dans le conflit syrien, où les Russes sont devenus acteurs ces dernières semaines. Qu’en est-il réellement ?

La Turquie, comme l’Arabie saoudite d’ailleurs, a plutôt eu jusqu’ici un rôle très néfaste en Syrie comme dans tous les “printemps arabes”. Adepte du double jeu, ne perdons pas de vue qu’Ankara soutient toujours les Frères musulmans et certains groupes armés djihadistes, qu’elle bombarde actuellement les Kurdes et qu’elle pousse les réfugiés syriens (2 millions en Turquie) à rejoindre massivement l’Europe… Dans tous les cas, les politiques des Turcs et des Saoudiens sont un échec. Par ailleurs, le royaume saoudien est empêtré au Yémen et la Turquie connaît actuellement de très graves problèmes internes comme le prouve le dernier attentat d’Ankara.

Enfin, face à l’initiative et à “la politique du fait accompli” de la Russie en Syrie, la Turquie et l’Arabie saoudite, même s’ils restent toutefois des interlocuteurs non négligeables, devront, d’une manière ou d’une autre, s’effacer devant les solutions que proposeront la Russie et les Etats-Unis mais aussi l’Iran. L’Iran qui est par ailleurs un des soutiens financiers et militaires indéfectibles du régime d’Assad. Sur le terrain, les 15 000 combattants du général iranien Qasem Soleimani, commandant de la force d’élite Al-Qods, aidés par les hommes du Hezbollah, appuient déjà les troupes loyales du président Assad. Dans la stratégie russe, ces forces sont les fameuses “troupes au sol” demandées par tous les experts militaires et qui seront nécessaires pour venir à bout de Daech et d’Al-Qaida.

Source: atlantico.fr

 

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