Le gouvernement de notre pays a annoncé, lors du Conseil des ministres du mercredi 16 avril, la découverte d’une nouvelle mine de lithium. Il s’agit de la troisième du genre, marquant une avancée significative pour le pays dans ce domaine, à l’instar de ses autres richesses minières. Cependant, le Mali ne pourra pleinement tirer profit de ces exploitations qu’en s’associant avec des investisseurs responsables. Sans une telle collaboration, les pertes pourraient surpasser les gains.
Au-delà de sa contribution potentielle à l’augmentation des recettes nationales, le secteur minier n’est véritablement bénéfique que lorsqu’il participe activement à la lutte contre le chômage des jeunes, en leur offrant des opportunités de formation, entre autres avantages.
En l’absence d’investisseurs responsables dont les actions s’alignent sur les objectifs de développement et les besoins des communautés locales, le secteur minier risque de n’être qu’une promesse sur papier, sans réel impact positif pour la population.
Le pays doit impérativement mettre en place un mécanisme pour privilégier les investisseurs responsables qui ouvrent des perspectives aux jeunes à travers la création d’emplois, des programmes de formation, l’octroi de bourses d’études et le soutien aux start-ups.
Ces partenaires contribuent à l’établissement de centres de formation professionnelle où les jeunes acquièrent des compétences techniques telles que la mécanique ou la gestion de projets, souvent gratuitement, avec pour objectif de réduire le chômage et la pauvreté.
Les entreprises qui investissent de manière responsable ne se contentent pas de créer des emplois. Elles financent des infrastructures, soutiennent des projets communautaires et génèrent des revenus fiscaux essentiels pour l’État.
La région de Sikasso en est un exemple concret, ayant bénéficié de la construction d’une route reliant plusieurs villages, un projet initié par une compagnie minière dont l’impact a amélioré l’acheminement des produits locaux et facilité l’accès aux soins de santé.
À Bamako également, des cliniques mobiles financées par des investisseurs étrangers offrent des soins aux populations vulnérables.
Ces partenariats public-privé constituent un véritable levier de développement. Les taxes et redevances versées par les entreprises minières alimentent le budget national, permettant au gouvernement de financer des secteurs clés comme l’éducation, la santé et les infrastructures.
Comme l’a souligné un économiste malien lors d’une récente émission radiophonique : « Ces revenus sont vitaux, mais leur impact dépend d’une gestion transparente et de relations de confiance avec le secteur privé. »
Pour atteindre cet objectif crucial, le gouvernement doit, sans hésitation, sélectionner rigoureusement ses partenaires et entretenir des relations solides avec les investisseurs qui respectent les lois du pays et s’engagent activement en faveur du développement communautaire.
Le fondement de notre développement repose, en partie, sur ces investisseurs. Sans eux, comme l’a affirmé un chef d’entreprise, les pertes surpasseraient les gains.
En clair, selon lui, le Mali a tout à perdre si les investisseurs responsables venaient à se retirer. « Quand les entreprises partent à cause de l’instabilité, ce sont les Maliens qui souffrent : moins d’emplois, moins de routes, moins d’écoles », a-t-il insisté.
Or, en soutenant ces partenariats constructifs, le Mali peut écrire une histoire de croissance inclusive, où les jeunes trouvent leur place et où les richesses profitent à l’ensemble de la population.
PAR SIKOU BAH