Un soldat ukrainien a été tué dans l’Est séparatiste prorusse, illustrant la fragilité de la trêve alors que l’Ukraine célébrait mercredi la nouvelle Fête nationale du défenseur de la Patrie.

Il s’agit du premier soldat tué dans des affrontements directs avec les rebelles depuis la mi-septembre.

“Mardi, dans la zone de l’opération antiterroriste (nom donné par Kiev au conflit dans l’est de l’Ukraine, NDLR) dans le Donbass, un soldat a été tué et deux autres blessés à la suite d’une violation de la trêve et du régime de cessez-le-feu par les rebelles”, a indiqué le service de presse de l’opération militaire dans l’Est.

“Les bandits n’ont pas limité hier leurs provocations habituelles et ont ouvert le feu au lance-grenade sur nos positions”, a précisé cette même source. L’incident s’est produit près d’Avdiïvka, ville proche de l’aéroport de Donetsk, bastion rebelle.

Néanmoins, la nuit de mardi à mercredi a été “calme”, a poursuivi le service de presse.

Le conflit dans l’Est opposant l’armée ukrainienne aux rebelles prorusses a fait plus de 8.000 morts depuis son déclenchement en avril 2014, mais les combats ont désormais presque totalement cessé en vertu d’une nouvelle trêve, décrétée le 1er septembre.

Depuis, la quasi-totalité des soldats ukrainiens tués dans cette zone l’ont été par des mines terrestres, selon les statistiques officielles.

Dans le cadre du processus de paix, les belligérants ont officiellement annoncé avoir achevé le retrait de leurs armes lourdes, de calibre de plus de 100 millimètres, le long de la ligne de front mais, selon l’OSCE, celles-ci y demeurent encore en certains points.

Le retrait des armes de calibre de moins de 100 millimètres (chars, canons et mortiers) a été lancé début octobre mais seulement dans la région voisine de Lougansk.

Cette opération ne commencera qu’après le 18 octobre dans celle de Donetsk et seulement à condition que le cessez-le-feu soit totalement respecté.

L’Ukraine et les Occidentaux accusent la Russie d’armer et de soutenir les séparatistes, ce que Moscou dément.

Preuve de l’instabilité de la situation, samedi un rebelle a été tué et deux autres, ainsi qu’un soldat ukrainien, blessés dans un nouvel épisode de violences en périphérie de Donetsk.

De son côté, l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), qui surveille les évènements dans l’Est, a fait état d’une “situation généralement calme dans la région de Donetsk”, dans son dernier rapport publié mardi et relatif aux évènements du 12 octobre.

Dans celle de Lougansk, les observateurs ont notamment précisé avoir entendu une explosion dans la ville de Chtchastia, sous contrôle des forces gouvernementales, “provenant éventuellement d’un champ de tir de la République populaire (autoproclamée) de Lougansk”.

– Exposition d’équipements militaires à Kiev –

Réagissant à ce nouvel incident qui a abouti à la mort d’un soldat, le ministre ukrainien de la Défense, Stepan Poltorak, a indiqué que les autorités cherchaient à comprendre “ce qui s’était passé” et qu’elles prendraient ensuite une décision, dans une allusion à la poursuite ou non du retrait des armes d’un calibre inférieur à 100 mm.

Il s’exprimait lors de l’inauguration d’une exposition d’équipements militaires à Kiev dans le cadre de la nouvelle Fête nationale du défenseur de la Patrie, en honneur de l’armée.

Un jour férié a été décrété cette année pour célébrer cette fête, instaurée l’an passé par le président ukrainien Petro Porochenko.

Ce dernier s’est aussi rendu à l’exposition dans le centre de Kiev, où il a pu observer près d’une vingtaine de chars modernes ou encore des véhicules blindés et des jeeps de fabrication ukrainienne et américaine.

“Nous n’avons pas besoin de soldats étrangers. Mais nous sommes reconnaissants envers nos partenaires étrangers pour les armes défensives que nous avons enfin commencé à recevoir” a lancé le président, dont les propos étaient retransmis par la télévision ukrainienne.