
La semaine précédente, Modi s’était rendu dans un centre de santé où il avait été traité pour le paludisme. Son expérience, qu’il partage avec amertume et résilience, révèle les défis que cette maladie impose à lui et à tant d’autres.
« Je connais très bien cette maladie. Je l’ai attrapée plusieurs fois », confie-t-il, la voix tremblante.
« Je savais qu’il existe une journée consacrée à la lutte contre le paludisme, mais je ne connaissais pas la date exacte. C’est vraiment une maladie terrible, comme si ton propre corps se rebellait contre toi. Tout commence par une fatigue étrange, puis la fièvre te submerge soudainement. Ton corps est brûlant et pourtant, tu trembles de froid. À cela s’ajoutent des courbatures insupportables et d’atroces maux de tête », témoigne-t-il.
Modi poursuit, évoquant les conséquences du paludisme sur son quotidien : « Le pire, c’est quand cela t’arrive au moment où tu dois travailler. Tu te sens complètement impuissant. Et comment nourrir ma famille si je ne peux même pas me lever du lit ? »
Un sourire amer traverse son visage alors qu’il ajoute : « Quand j’ai le palu, je commence par aller à l’hôpital pour le traitement, puis je complète avec des remèdes traditionnels. Même manger devient une épreuve. Tu n’as pas faim, mais il faut absolument prendre les médicaments. Sinon, tu risques de ne pas t’en sortir. Parfois, la peur s’installe. La peur de dormir, et de ne pas te réveiller », martèle-il.
Le témoignage poignant de Modi Coulibaly illustre la dure réalité que vivent silencieusement des milliers de personnes chaque jour. Le paludisme ne se contente pas d’affaiblir le corps ; il perturbe des vies, des familles, et des rêves. Fièvre et frissons ne sont que le début de ce combat invisible, qui appelle une action collective et continue pour mettre fin à ce fléau.
Source : Mali Tribune