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Suite à l’exécution du Colonel Youssouf Traoré : Des révélations accablantes contre le Général Amadou Haya Sanogo

Entre le colonel Youssouf Traoré,  dont le corps dépecé a été exhumé le samedi 1er mars à Kati Malibougou et le Général Amadou Haya Sanogo, suspect numéro un dans son exécution, les choses  ont commencé à se gâter vers la fin de la transition instaurée après le coup du 22 mars 2012. Pour deux motifs. Primo,  le conflit d’intérêts qui a surgi entre les deux hommes pour apporter le vote des militaires ( et éventuellement de leurs familles) aux deux candidats les plus en vue lors de l’élection présidentielle de 2013. Secundo,  la mutinerie qui a éclaté le 30 septembre de la même année contre le chef de l’ex-junte putschiste, derrière laquelle celui-ci a cru percevoir la main du colonel Youssouf Traoré, dont les restes seront découverts au fonds d’un puits dans la cour d’une villa lui appartenant.

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Pour rappel, le Colonel Youssouf Traoré, alors Commandant, avait été radié des effectifs de l’armée sous le président ATT pour cause d’indiscipline.

Devenu hostile au régime d’Amadou Toumani Touré, il a fait partie  des auteurs du coup d’Etat ayant conduit à son éviction du pouvoir. En sa qualité de membre fondateur de l’ex-CNRDRE, il réintégrera l’armée et deviendra l’un des bras droits du capitaine d’alors Amadou Haya Sanogo, qui le  propulse Colonel quelques jours seulement après le coup d’Etat du 22 mars 2012.

Courant août 2013,  entre les deux tours de l’élection présidentielle, la rupture est consommée entre les deux complices. Le Colonel Youssouf Traoré est accusé d’activisme politique dans les garnisons militaires en faveur d’un des candidats au deuxième tour. Les  réseaux de renseignements  parallèles à la Sécurité d’Etat que le chef de l’ex-junte  avait mis en place et dont la mission était de filer les hommes politiques, les opérateurs économiques, les journalistes et certains hauts gradés de l’armée lui rapportent donc que le Colonel Youssouf Traoré avait reçu plusieurs centaines de millions de FCFA d’un des deux candidats au deuxième tour.  Lesdits réseaux enfoncent  davantage l’ancien officier radié de l’armée malienne en précisant qu’il avait entrepris de battre campagne dans certaines garnisons  en prétendant que son candidat est celui que l’ex-CNRDRE avait choisi.

Ironie du sort,  au même moment, le Général Amadou Haya Sanogo était,  lui aussi,  en campagne. Il avait réuni plusieurs responsables militaires dont certains membres du gouvernement de transition à qui il avait demandé de soutenir le candidat portant sa préférence.

Après les révélations faites par ses réseaux privés, Sanogo fera arrêter,  pendant quelques heures,  le Colonel Youssouf Traoré bien que ce dernier ait démenti cette arrestation. Fin Août 2013, le Colonel Youssouf Traoré,  par ailleurs, membre de l’ex- Comité militaire de suivi de la réforme des forces armées,  est chassé de cet organe par une décision du Général Amadou Haya Sanogo qui en était le président.  Tous les privilèges qui lui avaient été accordés dans cette structure lui ont été retirés à l’exception de son véhicule de service  » pour ne pas l’humilier  » avait confié en son temps Sanogo.  Le Colonel Youssouf Traoré avait ensuite été remplacé par un certain Fadouba Traoré.

Quelques jours après son renvoi de ce comité éclate, le lundi 30 septembre 2013 à Kati,  une mutinerie contre le même Sanogo accusé par d’autres membres de l’ex-junte militaire de s’être octroyé d’énormes privilèges (grade de général quatre étoiles,  villas,  véhicules…)  sans avoir pensé aux autres. Certains responsables de l’ex-CNRDRE notamment le Capitaine Amadou Konaré, le Colonel Youssouf Traoré, qui disposent tous des hommes de main,  sont aussitôt soupçonnés par le clan Sanogo d’être les meneurs de ladite mutinerie. Le Secrétaire général du Comité de reforme et de suivi de l’armée, le Colonel Diallo,  est blessé au cours des échauffourées. Sanogo décida de situer à son seul  niveau toutes les responsabilités et tirer les choses au clair. En se passant des instances légalement établies.

Les disparitions forcées de soldats et les découvertes macabres se sont multipliées à Kati et environnants : le lieutenant Dramane Sissoko, mort dans des conditions mystérieuses,  a été retrouvé dans les environs de la ville,  le soldat Lassine Keïta dit « Rougeaud » a été enlevé et son corps a été retrouvé, l’aide de camp du Colonel Youssouf Traoré,  appelé « Ganda-Koy », a été lui aussi retrouvé. Décapité.

Le Capitaine Amadou Konaré,  appelé avec insistance par le général Amadou Haya Sanogo,  a préféré ne pas répondre à son invitation. Il rentrera,  pendant quelques jours,  dans la clandestinité. Avant d’aller se constituer prisonnier au camp I de la gendarmerie.

S’agissant  du colonel Youssouf Traoré,  plusieurs informations circulent à son sujet. Selon une première source, le Colonel a été appelé auprès de Sanogo pour,  semble-t-il, trouver  » une solution  à cette situation de crise « . Pour la circonstance, il avait porté sa tenue des grandes circonstances pour,  dit-on,  répondre à l’invitation du général. D’autres sources indiquent que le Colonel Youssouf Traoré a été enlevé chez lui  entre le 1er et le 2 octobre dans l’après-midi par des éléments proches du Général Amadou Haya Sanogo.

 

Au final c’est dans  le puits de l’une des villas de ce dernier que son corps a été retrouvé le samedi 1er mars.  Décapité et emballé dans une bâche. Il sera reconnu grâce aux galons de Colonel épingle sur sa tenue.
Abdoulaye DIARRA

SOURCE: L’Indépendant

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