En fin de journée ce lundi, les lampions se seront éteints sur le festival «Lassal Tereye» à Tombouctou.
Pour un avant-goût du prochain rendez-vous de la Biennale 2025 annoncé en fin d’année, les habitants et officiels de la Cité Mystérieuse en auront servi de toutes les merveilles à leurs hôtes.
Au nom de cette plongée dans la mosaïque culturelle et traditionnelle régionale, les mesures restrictives de liberté, en vigueur depuis plusieurs années, ont été tacitement levées et ne pouvaient d’ailleurs résister à la débordante soif d’épanouissement et d’évasion des administrés du Gouverneur Bakoun Kanté. La marée humaine a ainsi afflué de partout pour faire revivre et vibrer la mythique Place de l’Indépendance colonisée, depuis trois jours, par les exposants en provenance des 13 localités constitutives de la Région. À travers leurs stands et étals respectifs, ils ont rivalisé de spécificités et d’authenticité culturelle, de talent artisanal et mobilisation devant des officiels très admiratifs de leurs démonstrations artistiques
lors de la cérémonie d’ouverture consacré à l’événement. De la cérémonie de lancement étaient notamment la ministre Oumou Sall, marraine de l’événement, ainsi que son collègue Wagué Ismael, chef de file d’une délégation gouvernementale où figuraient de nombreux cadres de différents départements dont la Culture. Et pour cause, la première édition du festival «Lassal Tareye», une initiative de dépositaires de la tradition vestimentaire de la ville, coïncide à la fois avec l’année culturelle proclamée par les hautes autorités et la désignation de Tombouctou pour abriter la Biennale Artistique et Culturelle de 2025. Les autorités régionales administrative (Gouvernorat) et politique (Conseil régional) n’ont donc ménagé aucun effort pour se hisser à la hauteur de leur test grandeur – nature, qui préfigure les saveurs de la grande convergence d’envergure nationale. Pour ce faire, sous le vocable de la thématique évocatrice «Culture et Résilience», les organisateurs de Lassal Tareye ont sorti le grand jeu pour réussir un arrimage entre ses vocations symbolique et utilitaire, une cohabitation de la volonté de renforcer les initiatives régionales de paix et de développement avec l’occasion de préserver un riche trésor culturel éprouvé par de nombreuses années de tribulations. Le Gouverneur Makoun Kanté a pu se réjouir, par conséquent, d’une disparition progressive des stigmates de la crise avec l’opportunité qu’offre le festival de faire revivre la ville par la mise en exergue de talents, de savoir-faire et le savoir-être dans toute l’étendue de leur pluralité ethnique. L’initiative «Lassal Tareye» se révèle, en définitive, une expédition opportune dans les diversités culturelles, que l’autorité régionale ne s’est pas limitée à magnifier à travers chants, danses et fiertés vestimentaires d’horizons et d’identités divers. Elle s’engage en outre à l’accompagner en tant que levier de développement, vecteur de créativité et porteur d’espoirs. C’est dans ce sens que s’est également exprimé le porte-voix des hautes autorités, Ismaël Wagué, en procédant au coup d’envoi du festival de «l’authenticité» riche de ses multiples animations festives ainsi que de ses espaces de partage, de brassage et de fumée de calumet. Le nouveau Général de corps d’armée a exhorté à la régularité de l’initiative au-delà de la Biennale 2025 prévue et en prélude à laquelle «Lassal Terey» aura fait figure de ballon d’essai pour le dispositif organisationnel : du maillage sécuritaire à l’assainissement de la ville en passant par la desserte d’électricité et le fonctionnement du réseau téléphonique mobile. Ainsi, à l’échelle urbaine, les autorités régionales semblent rassurer sur le dispositif sécuritaire, de même que les populations constatent une nette amélioration de la fourniture électrique et disponibilité en demi-teinte du réseau téléphonique.
A. KEÏTA