Aujourd’hui, les 15 000 employés du système des Nations Unies au Mali y compris la MINUSMA consomment de la viande importée dans un pays qui pourtant détient le premier cheptel de la zone UEMOA et le second de l’espace CEDEAO en terme de nombre. Un état de fait que le système des Nations Unies veut inverser à travers le Programme de développement à l’exportation de la viande du Mali (PRODEVIM) qui a tenu, le lundi 1er avril, à la Cité administrative, sous la coprésidence de la Coordinatrice- résidente du système des Nations Unies au Mali et le ministre du Commerce et de la concurrence, la deuxième réunion de son comité de pilotage.
Le ministère du Commerce et de la Concurrence qui a initié ce projet avec l’appui de son homologue de l’Elevage et de la pêche et sur financement du PNUD et de l’ONUDI, veut donner un coup d’accélérateur à sa mise en œuvre.
Ainsi, deux mois seulement après sa première réunion, le comité de pilotage s’est retrouvé une seconde fois autour de plusieurs points inscrits à l’ordre du jour dont l’examen et l’adoption du projet d’organigramme et de descriptifs des postes, l’examen et adoption du projet de plan de travail annuel 2019 et du projet de TDR de la réunion des bailleurs de fonds. S’y ajoute le point d’information sur les TDR de construction des abattoirs modernes dans les régions de Sikasso, Gao et le district de Bamako. Ce Programme, qui a pour objectif d’assurer le développement de l’exportation de la viande du Mali, doit contribuer à améliorer les revenus des producteurs, des marchands et des exportateurs en vue d’accroître la valeur ajoutée au cheptel malien. En somme, pour la Coordinatrice du système des Nations Unies au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwé, le programme est tout d’abord conçu pour contribuer à la professionnalisation des éleveurs et à la mise en œuvre des conditions d’investissements du secteur privé dans la transformation du bétail en viande.
Elle a souligné que le sous-secteur de l’élevage constitue une source de revenus pour plus de 30% de la population malienne. Les exportations d’animaux vivants a rapporté au Mali en 2018 plus de 139 milliards de FCFA. Cependant, la coordinatrice du système des Nations Unies estime qu’il faut agir face à ce déstockage qui profite peu à l’économie malienne. Il faut donc apporter de la valeur ajoutée à la viande du Mali, en l’amenant à répondre aux normes phytosanitaires internationales.
Pour y faire face, elle ajoute qu’il faut lever les difficultés majeures auxquelles le sous-secteur est confronté notamment l’absence d’espaces pastoraux et de couloirs de transhumance, l’insuffisance de points d’eau, de couverture sanitaire du cheptel, le non-respect des normes internationales en vigueur dans les abattoirs et les aires d’abattage, la faiblesse de l’investissement public et privé et l’inadéquation de la chaîne de conditionnement y compris la logistique par rapport aux normes. Conséquence : la viande du Mali n’est pas consommée par les agents du système des Nations Unies et beaucoup d’autres expatriés résidant dans notre pays.
Ce projet doit moderniser la filière bétail-viande et en faire un facteur de lutte contre la pauvreté, de création d’emplois nouveaux et pérennes pour la stabilisation de la région du centre.
Le ministre du Commerce et de la Concurrence, Alhassane Ag Hamed Moussa a salué l’adhésion des acteurs à ce projet qui doit permettre de relever les facteurs qui handicapent le développement du sous-secteur de l’élevage relevés lors de l’étude réalisée en octobre 2017.
Y. CAMARA
Source: L’Indépendant