Au lendemain du remaniement ministériel turc, qui a vu la moitié de l’équipe Erdogan renouvelée, l’opposition dénonce la formation d’un Etat parallèle. Cette recomposition fait suite à un grave scandale de corruption touchant l’entourage de plusieurs ministres. Un procureur a annoncé avoir été dessaisi du dossier. Il dit avoir fait l’objet de pressions directes pour entraver l’enquête.
Selon le procureur Muammar Akkas, une trentaine de suspects n’ont pu être appréhendés. Le procureur accuse de hauts responsables de la police, affirmant que la justice est victime de pressions.
Des pressions qui ont amené au blocage de la nouvelle phase de l’enquête qu’il menait sur la corruption à grande échelle. Une enquête qui touche l’exécutif.
24 heures après un très large remaniement gouvernemental, effectué par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cette annonce risque d’échauffer un peu plus les esprits en Turquie.
Manifestations
Mercredi, des manifestations appelant à la démission du gouvernement avaient déjà eu lieu dans plusieurs villes du pays, à Ankara et Istanbul entre autres. On peut désormais s’attendre à ce que ce mouvement prenne de l’ampleur.
Depuis le remaniement, le président du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), accuse Recep Tayyip Erdogan de vouloir gouverner par l’intermédiaire d’un « Etat parallèle ».
Le chef du gouvernement cherche à former un gouvernement qui, selon lui, ne « souffre d’aucune contestation ». Une déclaration qui fait écho à l’appel, mercredi, du ministre des Affaires environnementales démissionnaire, qui demandait au Premier ministre de démissionner.
Source : RFI