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Soudan du Sud: signature d’un accord de cessez-le-feu entre belligérants

soudan sud deux hommes forts Riek Machar gauche Salva Kiir droite

Un accord a été signé, ce jeudi 23 janvier, entre la délégation du camp du président Salva Kiir et celle de l’ancien vice-président Riek Machar. Le tout après cinq semaines d’affrontements qui ont fait des milliers de morts. L’accord a été signé sous l’égide de l’Igad, l’organisation de l’Afrique de l’Est. C’est un premier pas, mais la question des prisonniers politiques n’est pas résolue.

L’accord a été long à accoucher. Il aura fallu trois semaines. Le texte de ce jeudi 23 janvier au soir est d’ailleurs bien loin de régler tous les problèmes. Mais aux yeux des participants, il s’agit d’une première étape décisive pour la paix au Soudan du Sud. Une lueur d’espoir.

Déjà, les deux délégations du gouvernement et des rebelles se sont mises d’accord sur une cessation des hostilités. Ces dernières ont fait, en cinq semaines, plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. En théorie, les armes devraient cesser de crépiter au Soudan du Sud d’ici vingt-quatre heures, estime un diplomate éthiopien de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad).

Ensuite – et c’était le grand point d’interrogation à Addis-Abeba – un accord aurait été trouvé sur le statut des détenus politiques arrêtés mi-décembre pour tentative présumée de coup d’Etat. Il apparait que les négociateurs de Riek Machar, l’ex-vice-président entré en rébellion, auraient lâché du lest sur ce point.

Sujets en suspens

Contrairement aux exigences des rebelles, l’accord conclu à Addis-Abeba ne prévoirait pas la libération de ces onze cadres du SPLM – favorable à Riek Machar – accusés de tentative de coup d’Etat.

Comme le document ne circule pas encore, il faut se fier à un membre de la médiation qui, pour RFI, a cité son contenu de mémoire, disant qu’il s’agissait d’un accord pour continuer de discuter sur la question.

Donc, ce n’est pas vraiment une avancée. Mais selon ce témoin, et c’est cela qui est sans doute le plus important, l’accord concerne aussi la possible inclusion de ces prisonniers au processus de paix, ce qui était une revendication majeure des rebelles.

Rien n’est dit par ailleurs sur l’engagement de l’armée ougandaise aux côtés de Salva Kiir, autre point qui pose problème aux rebelles.

Première étape vers un dialogue politique

L’accord de cessez-le-feu n’est qu’une étape et rien n’est gagné d’avance. Comme tout le monde l’a rappelé ce jeudi soir à Addis-Abeba, il faut maintenant entamer, au plus vite, un dialogue politique. Et voir si le cessez-le-feu sera respecté de part et d’autre, et surtout au sein même de chaque camp.

Les jours qui viennent montreront notamment si Riek Machar a suffisamment d’autorité pour imposer une cessation des hostilités à certains généraux ralliés à lui. Les combats de ces deux dernières semaines ont permis à l’armée sud-soudanaise de reprendre trois villes importantes aux rebelles, ce qui ne signifie pas pour autant que ceux-ci sont en déroute.

 Réaction de Michael Makuei, ministre de l’Information

« Cet accord est très important. A terme il apportera la paix et la stabilité à notre pays. Il va aussi faire cesser les tueries aveugles commises par les rebelles, les déplacements de population, et la destruction des biens. Il va permettre de stopper toutes ces atrocités commises contre les civils.

En tant que gouvernement, nous respecterons cet accord. Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons parler d’autres problèmes, notamment la justice pour les victimes.

Notre président a déjà promis qu’il y aurait des enquêtes. L’Igad, l’Union africaine, l’ONU ont de leur côté pris des engagements dans ce sens. Donc les investigations viendront dans un second temps. On ne peut pas les lancer pour le moment. On ne peut pas tout régler en même temps.

Sur le sort des prisonniers liés à Riek Machar, c’est un autre problème. Ce point n’est pas contenu dans la cessation des hostilités. Quant aux forces ougandaises, elles sont dans notre pays, et là encore ça n’a rien à voir avec le document d’aujourd’hui. Les délégations se reverront dans deux semaines, le 7 février, pour parler des autres problèmes et notamment des origines profondes de la rébellion. »

 Réaction du Général Taban Deng Gai, chef de la délégation rebelle

Pour le camp de Riek Machar, cet accord ne résout pas le problème des prisonniers politiques, accusé de tentative de coup d’Etat. Les rebelles avaient pourtant longtemps fait de leur libération la condition sine qua non à la signature d’un accord : « Nous croyons que nos camarades, qui sont maintenus en détention en prison, sont détenus pour des raisons politiques. Nous réaffirmons donc notre demande de libération pour la prochaine étape du dialogue politique, national et inclusif. Nous sommes convaincus que leur participation physique dans le processus de paix à venir est fondamentale. Nous demandons à l’Igad et à ses partenaires de prendre personnellement leurs responsabilités pour assurer leur bien-être et obtenir leur libération telle que le stipule l’accord ».

rfi

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