La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay se rendra lundi au Soudan du Sud pour une mission de deux jours suite aux massacre de centaines de civils à Bentiu (nord) et à Bor (est), a annoncé l’ONU.
« Faisant suite aux récents massacres à Bentiu et à Bor au Soudan du Sud, la Haut-Commissaire va se rendre à Juba (…) pour une mission conjointe avec le Conseiller spécial sur la prévention du génocide », Adama Dieng, a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat, Cécile Pouilly, lors d’un point presse.
Mme Pillay est attendue lundi à Juba et devrait rester dans le pays « pendant deux jours », a précisé l’ONU qui ne connait pas encore les détails de la mission.
La semaine dernière, « la plus sombre » dans l’histoire du pays selon un responsable des Nations unies, une base de l’ONU abritant des milliers de civils a été attaquée à Bor et plus de 200 civils ont été tués à Bentiu, un massacre attribué par l’ONU aux rebelles sud-soudanais.
Après une réunion d’urgence mercredi soir, les 15 membres du Conseil de sécurité ont publié jeudi une déclaration au ton inhabituel, exprimant « leur horreur et leur colère ».
Ils ont menacé de prendre « des mesures appropriées » contre les responsables d’exactions, une allusion à des sanctions ciblées (généralement un gel des avoirs et une interdiction de voyager), sans toutefois annoncer de décision.
Le Conseil a demandé au Haut-commissariat pour les droits de l’homme de l’ONU de mener immédiatement une enquête sur le massacre de Bentiu.
Le Conseil a aussi dénoncé « le ciblage systématique des civils sur une base ethnique » dont s’accompagnent les combats qui opposent depuis la mi-décembre les troupes loyales au président Salva Kiir à celles fidèles à son ex-vice président Riek Machar.
Ces combats ont fait des milliers de morts et forcé des dizaines de milliers de civils à chercher refuge dans plusieurs bases de l’ONU protégées par les Casques bleus de la Minuss (Mission de l’ONU au Soudan du sud). A Bor le 17 avril, au moins 48 civils réfugiés dans la base ont été tués et plus de 100 personnes blessées, selon les Nations unies.
Un cessez-le-feu a bien été signé le 23 janvier à Addis Abeba mais il est resté lettre morte.
Plus de 78.000 civils sont actuellement réfugiés dans 8 des centres de l’ONU situés au Soudan du Sud, selon les Nations unies.
© 2014 AFP