Le chef de l’Etat souhaite un vaste mouvement de solidarité africaine pour secourir le cours d’eau nourricier menacé d’ensablement
Le 23è sommet ordinaire de l’Union africaine s’ouvre ce matin à Malabo en Guinée Equatoriale en présence du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, arrivé hier après-midi dans la capitale équato-guinéenne. La communauté malienne s’est fortement mobilisée pour réserver un accueil très chaleureux au chef de l’Etat et à son épouse à l’aéroport international de Malabo. Le président Kéita est allé au contact de nos compatriotes de la Guinée Equatoriale dans une atmosphère surchauffée par des danseurs évoluant au son de la rumba.
Dans une déclaration à la presse, Ibrahim Boubacar Kéita a dit sa joie de séjourner pour la deuxième fois dans la belle capitale de la Guinée Equatoriale et surtout de retrouver son ami et frère le président Teodoros Obiang Nguema Mbasogo. Le président Keita a, par ailleurs, apprécié l’importance du thème de ce sommet de l’Union africaine consacrée à l’agriculture et à la sécurité alimentaire. « C’est un thème qui me tient à cœur. Pour nous au Mali, c’est notre axe central de développement. Le bienfait de l’Office du Niger est assez connu par chaque Malienne et chaque Malien », a-t-il déclaré.
Le sommet de Malabo sera aussi l’occasion pour le chef de l’Etat de réitérer son appel à sauver le fleuve Niger, fortement menacé d’ensablement. « Encore une fois, comme à Dakar, j’attirerai l’attention de mes pairs sur la situation du fleuve Niger. Je ne cesserai de le dire. Je crois qu’il faut qu’il y ait aujourd’hui un effort, une solidarité vis-à-vis du Mali et des pays riverains du fleuve Niger pour le sauver. C’est un cri de cœur que je vais lancer ici et j’espère qu’il sera entendu », a-t-il annoncé.
Le programme du 23è sommet de l’Union africaine prévoit aujourd’hui l’ouverture officielle des travaux au cours de laquelle plusieurs discours seront prononcés, notamment ceux du président de la Guinée Equatoriale, Teodoros Obiang Nguema Mbasogo, du président en exercice de l’U.A., le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, du nouveau président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi.
Lors des travaux à huis clos, les débats seront consacrés à la modernisation de l’agriculture sur le continent pour lui permettre d’assurer son autosuffisance alimentaire. Le sujet était déjà au centre du sommet de Maputo en 2003. Lors de cette rencontre, les chefs d’Etat et de gouvernement africains avaient pris l’engagement d’investir au moins 10% des budgets nationaux dans l’agriculture. Aujourd’hui, le constat est que parmi les 54 pays africains, seuls le Burkina Faso, le Niger, la Guinée, le Sénégal, le Mali et le Ghana ont respecté cet engagement. Un nombre insignifiant au regard des défis imposés au continent dans ce domaine.
Il sera aussi question lors des travaux à huis clos de la nomination du président et du vice-président du conseil de l’Université panafricaine dont les filières seront probablement créées au Sénégal, en Tunisie, au Nigeria etc.
En marge du sommet de l’UA, s’ouvre aujourd’hui la réunion de l’Organisation des Premières Dames (OAFLA) contre le Vih/sida. L’épouse du chef de l’Etat, Mme Kéita Aminata Maïga, prendra part à la rencontre.
Envoyé spécial
M. KEITA