C’était le mercredi 03 avril 2019 à Bamako, lors d’une rencontre formelle avec les partenaires techniques et financiers sur la situation au centre du Mali. A cette occasion, le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire a fait l’état des lieux de la situation. Aussi, Hamadou Konaté a identifié les besoins prioritaires et les actions urgentes à mener par l’Etat en symbiose avec les partenaires nationaux et internationaux.
Cette réunion d’urgence était initiée par le département de la Solidarité et de l’Action humanitaire, en partenariat avec les responsables de la Commission de réhabilitation des zones post-conflit (CRZPC) autour de la situation sécuritaire et humanitaire dans le Centre du pays, en particulier la région de Mopti.
On y notait la présence des ministres, notamment le Pr Samba Ousmane Sow de la Santé et de l’Hygiène publique, le Pr Abinou Témé de l’Education nationale, Mme Kané Rokia Maguiraga de l’Elevage et de la Pêche, Sambou Wagué de l’Energie et de l’Eau.
On notait aussi la présence de la coordinatrice du Système des Nations unies (SNU), Mme Mbaranga Gasarabwe, de l’ambassadeur de France dans notre pays, Joël Meyer et d’autres invités. Ils étaient environ une centaine de participants à échanger sur la situation qui prévaut au centre du pays, mais, surtout à faire un check-up complet des mouvements de populations et proposer des alternatives.
Elle a pour objectif de faire le point de la situation générale sur le mouvement des populations, des mesures et actions entreprises par le gouvernement et les partenaires.
Le ministre Konaté a remercié les partenaires impliqués dans la recherche de solutions à la crise que connait le Centre du Mali. Il a fait l’état des lieux de la situation, avant d’identifier les besoins prioritaires et les actions urgentes à mener par l’Etat en symbiose avec les partenaires nationaux et internationaux.
Au plan sécuritaire à Mopti, les cercles de Koro et Bankass sont les plus touchés par l’instabilité. Les villages de Koulogon peulh et d’Ogossagou ont été les localités cibles des événements les plus sanglants du fait des conflits et attaques asymétriques. A Koulogon peulh, il y a 38 victimes. a enregistré, selon le bilan officiel, 159 décès et 76 blessés et des dégâts matériels importants, notamment des destructions d’habitats.
Ces évènements ont entraîné des déplacements massifs vers Bamako. Selon le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, 1028 personnes déplacées ont été enregistrées dans la capitale. Elles sont reparties entre Niamana qui accueille 157 déplacés, Faladiè 745 et Ouéléssébougou 126 déplacés.
Au-delà des vivres, plusieurs actions ont été initiées pour soulager les personnes déplacées. Parmi ces actions, on peut retenir la prise en charge des frais médicaux et des ordonnances, à travers le Régime d’assistance médicale (RAMED), l’incinération des animaux morts, le traitement des points d’eau, la distribution de bidons d’eau et l’installation des tentes dans les familles d’accueil. En outre, la distribution de kits aux ménages et un appui financier de 10 millions de FCFA pour la réhabilitation des abris sont aussi des actions salutaires.
Sur le plan éducatif, 1192 enfants ont été scolarisés sur 2183 enfants identifiés. Des actions de renforcement des capacités de prise en charge des cas d’urgence dans les structures de santé ont été menées à travers le relèvement du plateau technique et le redéploiement des agents de santé pour la réalisation des soins essentiels.
Au-delà de ces actions urgentes, le gouvernement et ses partenaires ont identifié des besoins prioritaires comme le renforcement de la sécurisation de la région, les activités psychologiques en faveur des personnes affectées, l’identification et la prise en charge dans le domaine nutritionnel des populations affectées, notamment femmes et enfants.
A cet effet, plusieurs actions ont été proposées en vue de renforcer la cohésion sociale et accélérer l’ouverture du Centre de transit de Mopti par la réalisation des premières actions de sécurisation de cette structure. Toutes ces actions permettront de donner une réponse d’urgence à la situation que traverse le Centre du pays.
Quant à Mme Mbaranga Gasarabwe, elle a émis des préoccupations, notamment sur la gestion de la psychose sociale, les réseaux sociaux, l’assainissement de certains puits et la création d’un équilibre entre femmes et enfants victimes, mais aussi le retour de l’Etat dans certaines parties du pays . Le ministre Konaté a demandé aux participants de faire des propositions afin de trouver une réponse humanitaire appropriée au problème.
Mahamane Maïga
Lejecom