La dernière offensive de l’armée française contre les djihadistes dans la région de Tombouctou a provoqué la colère et les vives protestations des autorités maliennes qui ne veulent plus accepter le manque de transparence des Français qui semblent agir au Mali comme territoire conquis. Pour mettre fin à cette situation, le président de la République en personne a décidé de lancer un ultimatum à la France afin de signer un accord militaire avec le Mali au plus tard à la fin de février prochain.
Le 10 décembre, à 250 km au nord de Tombouctou, sur la route de Taoudéni, l’armée française a tué dix-neuf jihadistes au cours d’une vaste opération qui a mobilisé des avions, des hélicoptères et une centaine de véhicules. Problème : sans doute par crainte d’éventuelles fuites, les Français ont « oublié » de prévenir leurs partenaires. Tout juste ont-ils demandé à l’état-major malien de leur fournir des guides – ce qui, bien entendu, a mis Bamako en alerte. Déjà irrité par la situation à Kidal, dans le nord du pays, Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas manqué de protester énergiquement. « C’est une atteinte à la souveraineté du Mali », dit son entourage. Pour qu’un tel affront ne se reproduise plus, le président réclame la conclusion rapide, d’ici au mois de janvier, d’un accord de défense entre les deux pays.
Y. C
SOURCE: L’Indicateur du Renouveau