En sa qualité de Président en exercice du G5-Sahel, notre pays a abrité, hier mardi, à Amitié Hôtel, la session ordinaire du Conseil des ministres du G5-Sahel. Au cours de cette réunion statutaire, les ministres de tutelle en charge des Affaires étrangères ont passé en revue les questions financières, les rapports d’activités, le financement des projets et programmes prioritaires du G5-Sahel.
Ce Conseil ordinaire des ministres, auquel ont pris part, Abdoulaye Diop (République du Mali), Alpha Barry (Burkina Faso), Isselkou Ould Ahmed IzidBih (République Islamique de Mauritanie), Ibrahim Yacoubou (République du Niger), Hissein Brahim Taha (République du Tchad) et le Secrétaire permanent du G5 Sahel, M. Najim Elhadj Mohamed, se tient au moment où le Mali entame la conduite de la destinée de la jeune organisation, avec deux priorités majeures : la création effective de la force conjointe du G 5 Sahel et la tenue de la table ronde de mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du Programme d’Investissements prioritaires.
Il intervient également après le succès éclatant de la troisième réunion de haut niveau entre Mme FEDERICA MOGHERINI, HRVP de l’Union européenne et les ministres en charge des Affaires étrangères, tenue ici même à Bamako, avec une première annonce de 50 millions d’Euros pour la Force conjointe du G 5 Sahel. Une annonce qui devrait certainement avoir un effet d’entrainement au niveau de la communauté internationale.
En attendant, cette session des ministres, qui s’est tenue sur une journée, a fait le point de la mise en œuvre des recommandations de la précédente avant de se pencher sur le rapport 2016 du Secrétaire permanent, le plan annuel de travail 2017, le bilan d’exécution du budget 2016 et le projet de budget 2017 et d’autres points non moins importants inscrits à son ordre du jour. Elle a aussi validé la version actualisée du Programme d’Investissements prioritaires 2017-2019, ainsi que le processus d’organisation d’une table ronde de mobilisation des ressources de sa mise en œuvre.
Organe statutaire de mise en œuvre de la politique du G5 Sahel, le conseil des ministres se tient à un moment où des avancées palpables sont réalisées sous la présidence malienne au nombre desquelles : l’adoption d’une feuille de route de la présidence malienne du G 5 Sahel ainsi qu’une cellule d’appui multidisciplinaire mise en place en appui au comité national.
Ce sont là des actes parmi tant d’autres qui ont été appréciés à leur juste valeur par le conseil des ministres, lequel s’est également félicité de la dynamique insufflée au G5 sahel, depuis le mémorable sommet des Chefs d’État du 6 février 2017.
Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye DIOP, lors de la séance d’ouverture des travaux, a rappelé les nombreux défis majeurs qui persistent face aux enjeux sécuritaires en Afrique et dans le monde, notamment dans la région du Sahel.
« La paix et la sécurité se sentent plus que jamais menacées. Les trafics illicites, la criminalité transnationale organisée, l’immigration clandestine, l’extrémisme violent, le changement climatique, et l’insécurité alimentaire ont pour conséquence de ralentir considérablement notre développement économique et social », a martelé le chef de la diplomatie qui assure la présidence du Conseil des ministres.
Devant cette situation critique, il a formulé le vœu que la réunion de Bamako puisse conforter des États membres dans leur volonté et leur capacité communes à trouver les meilleures solutions pour qu’hommes, femmes et jeunes de la communauté G5 soient épargnés par tous ces maux. Et que de nouvelles perspectives d’emploi, de commerce, de transports et d’échanges s’offrent aux populations de l’espace communautaire.
« En ce sens, il va de soi que le Programme d’investissements prioritaires (PIP) du G5 Sahel se donne comme priorité la coopération transfrontalière afin que l’intégration régionale que nous voulons ne soit pas de vains mots », a-t-il soutenu.
Si lors de session extraordinaire du G5 Sahel, tenue les 26 et 27 février 2016 à Nouakchott, des propositions concrètes avaient été formulées sur les projets de création de la Compagnie régionale ‘’Air Sahel’’, de construction de chemin de fer et de l’École de guerre, ainsi que l’organisation de la Table ronde des bailleurs de fonds, et la mise en œuvre du Programme d’investissements prioritaires (PIP), à Bamako, les ministres se sont réjouis du fait que le processus de planification de l’opérationnalisation de la Force-G5 Sahel converge, résolument, vers l’obtention d’un mandat du Conseil de Sécurité autorisant le déploiement de ladite Force, courant juin 2017.
Déclenché par la Décision historique des Chefs d’État, lors du 2e sommet u G5 Sahel, tenu à Bamako le 6 février 2017, portant sur la mise en place de ladite Force, ce processus a été marqué, particulièrement, par l’endossement du CONOPS stratégique par la 679e Réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, tenue le 13 avril 2017 à Addis-Abeba.
Aussi, ce processus a-t-il été couronné, récemment, par la tenue de la Réunion informelle d’Information du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la Force conjointe du G5 Sahel, le 30 mai 2017 à New York, à laquelle ont pris part activement, le Groupe des Ambassadeurs du G5 Sahel à New York, les experts des pays membres du Conseil de Sécurité, et les experts militaires du Secrétariat de l’ONU.
L’objectif visé était de mobiliser le Conseil de Sécurité, en vue de l’adoption rapide d’une décision qui approuve le déploiement de la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5 S), et autorise le Secrétaire général de l’ONU à identifier le mode d’appui financier et logistique durable et prévisible à apporter à ladite Force.
Dans ce cadre, le ministre DIOP a appelé les partenaires bilatéraux et multilatéraux à apporter un appui renforcé en matière financière et logistique, et de partage du renseignement en temps réel, afin de faciliter l’opérationnalisation rapide et intégrale de la Force conjointe.
Il a saisi cette opportunité également pour apprécier l’engagement de l’UE de mobiliser un montant de 50 millions d’euros destiné à l’opérationnalisation de la FC-G5 S, et à l’octroi de formations appropriées et de Conseil par le biais des missions PSDC (EUTM et EUCAP) et les actions de stabilisation du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin